Plus Vif que jamais

Regardez ces trois images, au centre de la page. Celle de gauche, vous la reconnaissez : c’est la couverture du journal que vous tenez entre les mains. Celle du centre, c’est la  » cover  » (comme on dit dans notre métier) que nous avions préparée, pour la publier, si les élections primaires organisées, ce 3 février, dans sept circonscriptions des Etats-Unis, avaient débouché sur des résultats mitigés, excluant toute interprétation évidente. Mais voilà : les Américains ont voté avec clarté. Cinq des sept Etats appelés à se prononcer mardi ont donné leur préférence au candidat qui l’avait déjà emporté dans les deux consultations précédentes. Sauf revirement ultérieur, John Kerry a donc de bonnes chances d’être désigné, lors de la convention que le parti démocrate réunira fin juillet, comme celui qui affrontera le président sortant, le républicain George W. Bush, à l’élection présidentielle du 2 novembre prochain.

Lorsque cette information s’est confirmée solidement, mercredi, nous n’avons pas hésité : le moment était venu de vous proposer un portrait détaillé de celui que nous  » pistions  » depuis plusieurs semaines et que les derniers sondages donnent désormais gagnant, face à l’hôte actuel de la Maison-Blanche, si le scrutin présidentiel avait lieu ces jours-ci. C’est donc John Kerry, successeur possible de Bush, qui s’imposait avec évidence sur la couverture du Vif/L’Express.

Il ravissait ainsi la vedette à Einstein, l’essence même du savant révolutionnaire. Que les admirateurs du grand Albert ou les simples curieux se rassurent : ils pourront découvrir en primeur, à la page 62 de ce même journal, de larges extraits de la biographie lumineuse et très documentée que François de Closets consacre au génie de la physique moderne. Mais, en termes de préséance sur la couverture du Vif, un choix s’imposait selon nous : priorité à ce qui relève de l’actualité la plus  » chaude « , la plus fraîche, pour découvrir sans retard une personnalité dont les faits et gestes, les forces et les faiblesses pourraient nous concerner tous, dans un avenir proche.

La troisième image de cette page, celle de droite, n’est ,autre que la couverture du tout premier Vif, sorti de presse le 24 février 1983. Vingt et un ans séparent donc l’image de gauche et celle de droite. Pendant ces deux décennies, votre hebdomadaire n’a cessé d’évoluer pour être et rester, en permanence, le média de son temps. Avec, bien souvent, quelques longueurs d’avance sur le peloton ! Le moment est à présent venu de franchir une nouvelle étape dans ce constant effort d’adaptation. C’est avec enthousiasme que nous vous présentons, cette semaine, le bébé sorti du bain. Le Vif/L’Express que vous découvrez est habillé de neuf. Sa nouvelle présentation, nous l’avons voulue plus sobre, plus lisible, plus jolie ; en un mot, plus moderne. Cette maquette rafraîchie ne vous désorientera pas, car nous n’avons bouleversé en rien les repères qui vous permettent de vous orienter dans le journal.

La succession des rubriques est inchangée et la hiérarchie de l’information est identique ; une signalétique simple identifie clairement chacune des séquences de votre hebdomadaire. Nous vous avons épargné les fioritures graphiques qui, dans de trop nombreux médias, ne répondent à aucune autre logique qu’à celle de ceux qui les ont imaginées. Car ces artifices souvent fumeux déconcertent le lecteur, distrayant son attention de ce qui est, à ses yeux û et aux nôtres û essentiel : l’intelligibilité du contenu.

Entre le sommaire et avant les pages  » Mouvements « , vous découvrirez une nouvelle séquence, consacrée à l’image. Cet espace accueillera désormais une ou plusieurs photos porteuses de sens, éclairant d’une manière souvent saisissante les réalités de l’actualité contemporaine. Cette mue printanière du Vif/L’Express répond à un seul objectif : devenir meilleur. Nous espérons que ces changements en douceur vous seront agréables.

Sur le fond, votre hebdomadaire est plus fidèle que jamais à son projet et aux principes qui lui valent votre estime : une indépendance totale à l’égard de tous les pouvoirs, une volonté de rigueur et d’honnêteté cultivée à chaque instant, la primauté accordée à l’intérêt général sur les égoïsmes particuliers, l’appétit pour le débat, un devoir de curiosité sans £illères, mais exempt de voyeurisme, le souci de poser chaque semaine un regard neuf, dépourvu d’a priori, sur les faits et les gens. Mais, aussi, un parti pris d’humanisme, la recherche du vrai et la capacité de s’engager, le droit à la critique et à la dénonciation du faux et de l’injuste, ici et dans le monde. Voilà, en bref, quelques-unes des clauses du contrat de confiance qui nous lie à vous, nos lectrices et lecteurs. Nous en prenons l’engagement : vous ne serez pas déçus.

de Jacques Gevers

Rajeuni dans sa forme, fidèle à son projet : celui d’un journal neuf, libre, vrai, curieux de tout

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