Panta Rhei

Il y a 2 500 ans, Héraclite, philosophe naturaliste disait: « Panta rhei » (tout coule, rien n’est figé). Aujourd’hui, étonné, il dirait: « Tout change! » En effet, notre société évolue à un rythme effréné et, hélas, trop souvent dommageable. Les pratiques parallèles font pièce à la médecine scientifique, la philanthropie vire au mercantile, la sécurité sociale confine à l’assistanat, les néonazis se rejoignent en gris, les marxistes-léninistes d’hier se rebaptisent hypocritement en sociaux-démocrates, l’instituteur se retrouve désespéré et démuni par un régime dit « d’excellence », le réfugié politique devient économique, le gaz polluant chasse le nucléaire propre… […] Certes, toute culture, toute société, est appelée à changer, à évoluer, ainsi l’avait confirmé Héraclite ; cela est normal sinon obligé, encore faut-il que globalement cette évolution – parfois révolution – soit positive et bénéfique, constatons que trop souvent c’est loin d’être le cas, car alors cette révolution s’appelle « décadence ». Le plus terrible en l’occurrence serait – et trop souvent ce l’est – de négliger, lors de cette révolution, les leçons de l’histoire qu’elle comporte ; se tromper est humain, persister est catastrophe. Face à cette onde délétère, gageons qu’Héraclite, désespéré, irait se noyer dans la baignoire d’Archimède! Quant à nous, combien de temps allons-nous surnager?

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