Après l’accord politicien (s’il était politique, il serait noble) du 18 mars sur le maintien de Tihange 3 et Doel 4 (2 GW) en échange d’un milliard d’euros exigé par Ecolo-Groen pour les énergies renouvelables, il est nécessaire de remettre les pendules à l’heure. Comme l’excellent graphique publié dans Le Vif du 17 mars le montre clairement, l’arrêt des cinq autres réacteurs nucléaires belges fera qu’à partir de 2026, la Belgique devra importer plus de 20% de son électricité. Cela tout en tenant compte d’un doublement espéré de la fraction d’électricité provenant du vent et du soleil, et d’une fraction issue du gaz identique à celle d’avant la crise ukrainienne. Tout est dit, on est dans le mur, car nos voisins ne seront pas en mesure de nous fournir cette électricité. […] Faut-il dès lors se préparer à la pénurie? Pas du tout! Il n’y a aucune raison de se priver d’électricité, de plus décarbonée, économique et fiable! Maintenant que […] le nucléaire n’est plus tabou, il suffit de garder aussi en fonctionnement les réacteurs de Doel 3, Tihange 1 et Tihange 2, soit 5 GW nucléaires sur les 6 que nous avons aujourd’hui – ce qui correspond aux besoins d’importation du graphique du Vif. Techniquement, Tihange 1, après son grand carénage de 2015, peut très bien fonctionner jusqu’à 60 ans (2035). Et les inclusions des cuves de Doel 3 et Tihange 2 […] ne sont pas un problème du tout – il faut demander son avis à l’autorité de sûreté nucléaire. Quant aux coûts, les rapports de l’Agence internationale de l’énergie sont clairs: l’électricité produite avec des réacteurs nucléaires en extension de vie est la moins coûteuse. Encore faut-il que les prix de l’électricité reflètent les coûts, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui et nécessite une révision profonde du fonctionnement du marché de l’électricité. Mais c’est un autre débat.
Nucléaire, stop ou encore
23-03-2022, 21:00
Mise à jour le: 24-03-2022, 07:38
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