NEWSWEEK (VERBATIM)  » Je sais ce que cet homme m’a fait « 

 » La Guinéenne de 32 ans, em- ployée du Sofitel, est avertie par le room service que la suite 2806 est libre. « Bonjour ! C’est pour le ménage ! » En entrant, la femme de chambre s’annonce à haute voix. Pas de réponse. La porte de la chambre, sur sa gauche, est ouverte, et elle aperçoit une partie du lit. Elle jette un £il dans l’entrée, cherche si elle voit une valise. Rien. Soudain un homme nu, les cheveux blancs, apparaît. Comme sorti de nulle part.

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« Oh ! Mon Dieu, je suis désolée », dit-elle, avant de faire demi-tour. « Ne vous excusez pas », lui répond-il. Mais il se met à agir comme « un fou », selon elle. Il lui attrape la poitrine. Il claque la porte de la suite. « Tu es très belle », lui dit-il en la tirant vers la chambre. « Arrêtez, Monsieur, je ne veux pas perdre mon boulot. Tu ne vas pas le perdre. »

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« Il m’a tirée violemment vers le lit, il a essayé de me mettre son pénis dans la bouche », affirme la jeune femme en mimant comment elle a essayé de résister en tournant la tête et en serrant les lèvres. « Je l’ai poussé, je me suis levée, je voulais l’effrayer. Je ne voulais pas perdre mon travail. »

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« Nafi » Diallo n’est pas « glamour ». Elle a la peau piquée de traces d’acné. Ses cheveux sombres, plats, tombent autour de son visage, mais elle est grande et elle a les formes généreuses d’une belle femme.

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« J’ai dit : ‘Regardez, il y a mon chef qui est là.’ Mais DSK lui répond qu’il n’y a personne. Il la pousse dans le couloir vers la salle de bains, remonte son uniforme sur ses hanches et déchire son collant, lui attrape violemment le sexe. Il la met à genoux, le dos au mur et lui impose une fellation. « Il me tenait la tête très fort, là », dit-elle en montrant son crâne. « Il bougeait et faisait du bruit. Il faisait ‘uhh, uhh, uhh’. Il m’a dit : ‘Suce ma bà ‘ – je ne peux pas dire le mot. Je me suis relevée, je crachais, j’ai couru. Je me suis enfuie sans regarder en arrière, j’ai couru dans le couloir, j’étais tellement nerveuse, tellement effrayée, je ne voulais pas perdre mon job. »

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Elle a vu DSK sortir. « Il m’a regardée comme ça », dit-elle en inclinant la tête et en regardant droit devant fixement. « Il n’a rien dit. » Elle avait laissé ses produits de ménage dans la chambre 2820, donc elle est allée les chercher, puis est revenue dans la 2806 pour la « nettoyer ». Ce qui ne correspond pas à son témoignage devant le grand jury, où elle a affirmé qu’elle était allée nettoyer la chambre 2820 et ensuite la chambre de DSK.

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Les traces d’ADN, découvertes dans la suite 2806, ont amené les avocats de DSK à plaider le rapport sexuel consenti et à invoquer plusieurs scénarios : Diallo pensait recevoir plus d’argent que ne lui en a finalement donné Strauss-Kahn ou encore le rapport serait devenu beaucoup plus brutal que ne le souhaitait la jeune femme. Ensuite, le New York Post a cité des sources anonymes qui faisaient d’elle une prostituée occasionnelle.

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Diallo explique qu’elle donne cette interview à Newsweek pour corriger le portrait que les médias ont fait d’elle. Elle rappelle que son récit de ce qui est arrivé n’a pas changé : « Je leur ai dit ce que cet homme m’a fait. Je n’ai pas varié. Je sais ce que cet homme m’a fait. » « 

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