Moonpeel, le LinkedIn belge dédié à l’art

Bastien Pechon
Bastien Pechon Journaliste

Le réseau social Moonpeel connecte artistes, fans, agents et recruteurs. Objectif : développer des collaborations entre les professionnels de l’art en Belgique et dans le monde. Pour y arriver, ses fondateurs prévoient une nouvelle levée de fonds.

Moonpeel quitte les coulisses et monte sur scène. C’est le dernier-né des innombrables réseaux sociaux qui envahissent le Web. Particularité du site : il est belge et dédié à l’art. Concrètement, il veut réunir artistes, groupies, agents et recruteurs sur une même plate-forme.  » On était à un dîner, raconte Gaëtan Lerminiaux, cofondateur de Moonpeel.com. Un artiste disait qu’il avait plus de facilités à trouver une copine sur un site de rencontres – une fille vivant près de chez lui, avec tous les critères souhaités – que de dénicher un scénariste pour son prochain courtmétrage.  » Créer un réseau qui rallie tout le milieu culturel est alors devenu une évidence. Gaëtan et son frère Christophe décident de se lancer et inaugurent leur site en septembre 2014. Ils testent d’abord leur formule avec une cinquantaine d’artistes puis ouvrent progressivement leur plateforme pour atteindre aujourd’hui 1 250 artistes et 500 fans.

Le meilleur des autres réseaux

Gaëtan et Christophe ont composé avec le meilleur des réseaux sociaux existant et l’ont adapté au monde de l’art pour concevoir leur site. Ainsi l’artiste poste son CV en ligne, comme sur LinkedIn, ou partage ses photos, comme sur Flickr. Le fan écoute de la musique en streaming, comme sur Spotify, ou regarde des vidéos, comme sur YouTube. L’utilisateur peut aussi rechercher un artiste grâce à plusieurs filtres, comme sur un site de rencontres. L’ambition du petit poucet belge : rassembler le CV et toutes les créations des artistes en une seule URL. Fini de sauter d’un site à l’autre pour consulter vidéos, sons et images d’un même artiste.

Là où les Belges innovent, c’est de s’adresser aux musiciens mais aussi aux photographes ou aux acteurs. Car des sites spécialisés, il en existe déjà beaucoup sur le Web. Mais quand la plupart s’adresse seulement à un art en particulier, Moonpeel, lui, en concentre une douzaine. On y croise des comédiens, des sculpteurs, des scénaristes, des dessinateurs, des peintres… Des artistes qui, d’ailleurs, sautent souvent d’une discipline à l’autre.

Quelques têtes d’affiche

De parfaits anonymes aux visages familiers… En surfant sur Moonpeel.com, on tombe sur le CV de Yolande Moreau, la filmographie de François Morel ou encore une chorégraphie de Brahim Rachiki dansée par Madonna. Une présence qui surprend. Quel est l’intérêt de se vendre sur Moonpeel alors que l’on est déjà connu de tous ou presque ?

 » Plus vous avez de la visibilité, mieux c’est « , résume Caroline Wormser, de l’agence Parallaxe. Basée à Paris, cette agence s’occupe de plusieurs artistes belges comme Yolande Moreau ou Raphaël Charlier. Tous inscrits par l’agence sur le réseau social. Moonpeel a aussi l’objectif de devenir un outil supplémentaire pour les directeurs de castings et les organisateurs d’événements. Pour installer durablement leur site dans la jungle des réseaux sociaux, Gaëtan et Christophe, qui lui ont déjà consacré 300 000 euros, préparent une nouvelle levée de fonds. Ils escomptent décrocher 350 000 euros d’ici trois mois. Après avoir convaincu artistes et agents en 2015, les deux entrepreneurs espèrent persuader un nouveau jury d’investisseurs en 2016.

Bastien Pechon

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