» Monsieur Bodson, allez vous rhabiller ! « 

Raviver la logique de lutte des classes, la  » grande idée  » de Thierry Bodson, patron de la FGTB wallonne, pour répondre à la crise sociale qui commence à gangrener la société. Ainsi donc les indépendants sont des fraudeurs, la meilleure preuve qui soit : ils ne se tournent pas vers les CPAS. Monsieur Bodson, que savez-vous du montant annoncé des 18 000 euros de revenus qui seraient déclarés annuellement par les indépendants ? S’agit-il d’une moyenne qui englobe les indépendants à temps partiel et les indépendants exerçant leur activité à titre principal ? Combien, parmi ces indépendants, ont à peine de quoi s’octroyer un salaire qui correspond à un début de carrière professionnel en tant que fonctionnaire, le savez-vous ? Combien, parmi les retraités indépendants, en couple ou veufs, parviennent-ils à joindre les deux bouts ? Combien de femmes indépendantes ou d’épouses aidantes peuvent s’octroyer un congé de maternité de quinze semaines ? Combien d’indépendants peuvent prendre le temps de se retaper d’une maladie avant de reprendre leur activité ?

Monsieur Bodson, votre dernière sortie est grotesque ! Elle démontre à quel point le syndicalisme est devenu un appareil déconnecté des réalités quotidiennes de milliers de personnes. Elle démontre que vous êtes incapable de différencier multinationales et petites et moyennes entreprises, alors que ce sont ces dernières qui peuvent apporter une réponse – je ne dis pas  » la  » réponse – au marasme qui guette bien des régions. Monsieur Bodson, personne, je crois, ne conteste qu’il existe des indépendants qui trichent. Mais vous, reconnaissez-vous que des syndicalistes ne crachent pas sur l’enveloppe remise par un patron pour acheter la paix sociale dans l’entreprise ? Reconnaissez-vous que des délégués syndicaux recherchent, au travers de cette fonction, le statut de travailleur protégé dans l’entreprise où ils exercent ?

Monsieur Bodson, votre combat est d’arrière-garde. Et votre discours illustre que le syndicalisme fait preuve d’un bien piètre esprit d’imagination et de créativité, pour relever les grands défis qui attendent la société. Diviser pour régner est une pratique dépassée.

Aujourd’hui, ce sont l’esprit d’entreprendre et la solidarité entre tous : indépendants, salariés, chômeurs, jeunes,  » médiors  » et seniors, qui pourront apporter des réponses novatrices à la détresse sociale. Monsieur Bodson, allez vous rhabiller, vous avez fait votre temps !

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Rosetta Flochon, Namur, par courriel

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