l’université de GAND AU CôTé DE STANFORD ET de HARVARD

En 2007, la bibliothèque universitaire de Gand est devenue la 15e bibliothèque partenaire de Google (la première en Belgique). Cette collaboration augmentera significativement le nombre de livres en langues française et néerlandaise disponibles gratuitement en ligne. Entretien avec Sylvia Van Peteghem, chef bibliothécaire.

Le Vif/L’Express : Pourquoi l’université de Gand a-t-elle décidé de collaborer avec Google ?

Sylvia Van Peteghem : Une université ne peut pas en faire la demande, c’est Google qui choisit. Dans notre cas, nous avons été un peu aidés par le directeur de l’IBBT, l’Institute for Broad Band Technology, à Gand. Après évaluation, Google a vu que nous respections toutes les conditions : bonne université, grande collection largement libre de droits d’auteur, bonne équipe et bonne attitude. Les conditions précisaient aussi que Google mettrait le nom de l’université sur chaque page de description du livre. Pour nous, c’est un énorme coup de relations publiques. Notre université est fière aussi de figurer à côté d’universités comme Stanford ou Harvard. Par ailleurs, Google nous a promis qu’une copie numérique des livres serait toujours disponible gratuitement sur Internet. En tant qu’université, nous avons une politique d’accès universel. C’est un point très important pour nous.

Comment les livres ont-ils été choisis ?

C’est nous qui les choisissons. Il y a certaines conditions : ils ne peuvent pas être trop fragiles, être uniques ou trop grands pour les scanneurs. Mais la condition la plus importante est que la collection soit dans le domaine public. Google est très strict là-dessus : ils ne veulent numériser que des livres d’avant 1870. C’est bien plus large que prévoit le droit d’auteur. Car les droits d’auteur tiennent 70 ans après la mort. On peut donc avoir eu 12 ans quand on a écrit son premier livre ou avoir eu 100 ans. Ils prennent donc une marge très confortable. Si on peut prouver que l’auteur est décédé depuis plus de 70 ans, Google est d’accord qu’on numérise le livre.

Vos livres seront-ils présentés à côté de livres à vendre ?

Google Books prévoit deux types de contrats – en tout cas en Europe, qui n’est pas directement concernée par l’accord en conciliation aux Etats-Unis. Il y a les contrats avec des bibliothèques comme la nôtre, grâce auxquels les livres sont gratuits pour tout le monde. Ensuite, il y a les contrats avec les éditeurs, et ils sont nombreux. C’est fantastique pour eux, car on peut rechercher chaque mot dans le texte, alors qu’avant on ne pouvait que chercher dans les titres. Mais, dans le cadre de ces partenariats, seuls des extraits du livre sont visibles – des  » snippets « . Il y a un lien vers une bibliothèque ou des libraires chez qui on peut l’acheter. Pour les éditeurs, c’est une publicité formidable.

La recherche par mot-clé fonctionne-t-elle aussi pour les vieilles typographies ?

Il y a parfois des fautes. Mais il est faux de dire que Google fait un travail brouillon, comme on l’entend parfois. Après avoir vu le travail moi-même, je peux vous dire qu’aucune université ou institution scientifique ne pourrait investir autant de moyens et avoir d’aussi bons résultats.

Google a-t-il payé l’université ? Ou le contraire ?

Non. Et des gens pensent que j’ai été payée personnellement, mais ce n’est pas vrai. Je vous l’assure !

C.W.

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