© PHILIPPE CORNET

L’impératrice Marie Warnant

Sous manifeste influence du tarot, la Namuroise de Bruxelles revient avec un ambitieux projet dont la première partie, l’album Amour sans fin, précède une suite discographique et une expo à l’automne. Au nom d’une frondeuse chanson pop-électro.

Blouson de cuir noir seventies, couvre-chef pailleté Elvis Pompilio, Marie Warnant a du chien et même un peu plus. Comme son nouvel album, pour l’instant disponible uniquement sur les plateformes digitales. Un vinyle et une expo suivront, aux environs de novembre.

Depuis ses débuts, l’artiste n’a cessé de naviguer entre chanson française traditionnelle et expéditions électro. Des titres pour la plupart fabriqués maison. Cette fois-ci, Marie a enregistré deux jours au célèbre studio ICP, à Bruxelles, avec Erwin Autrique, ingénieur du son et mixeur, entre autres, de Benjamin Biolay et Alain Bashung. Artistiquement parlant, les onze titres de ce premier volet se placent strictement dans la vie de Marie (née en 1979) et sa passion pour le tarot et ses personnages très incarnés comme le diable, le pape, l’impératrice… A l’image du réalisateur franco-chilien Alejandro Jodorowsky, auteur de l’ouvrage La Voie du tarot, pour qui le jeu de cartes est un «art sacré».

Je suis consciente de ne pas forcément entrer dans des cases.

«Chaque chanson est illustrée par une carte de tarot. Le tarot, le fait de gérer les symboles lorsque je tire les cartes, m’a aidée à communiquer avec les autres et avec moi-même. Les chansons sont, en quelque sorte, des trans- positions de ces différents scénarios. Avec cette idée de pratiquer aussi le présent, de communiquer autrement.» Ce qu’elle fait sur des chansons attirées par la pop, l’électro, la langue espagnole – le premier et puissant morceau Simbolo – et une liberté qui donne du souffle. Ce courant d’air-là est aussi le résultat d’une vie musicale sans guère de compromis. Et puis, d’avoir les nerfs de se lancer dans l’autoproduction. Après deux premiers albums sous un petit label belge (en 2005 et 2010), Marie Warnant a en effet choisi de financer sur fonds propres l’enregistrement de ses propres désirs: un genre hors genre qui traque la matrice d’une chanson française – avec quelques touches d’anglais et plus – et la nourrit de séquenceurs. « Je suis consciente de ne pas forcément entrer dans des cases. Heureusement, la presse est réceptive. J’attends maintenant les radios.» Nous aussi.

Dans la musique comme dans la vie, le tarot aide l’artiste belge à communiquer.
Dans la musique comme dans la vie, le tarot aide l’artiste belge à communiquer. © National

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