Le levier «Wonen in eigen streek» est de retour, soit la possibilité pour les communes où l’immobilier flambe de privilégier leurs habitants de longue date dans l’achat d’un logement.
Le gouvernement Jambon (N-VA – CD&V – Open VLD) revient à la charge. Presque dix ans après une première tentative avortée pour cause de veto de la Cour constitutionnelle, le concept «Wonen in eigen streek» est remis au goût du jour. Il s’agit de permettre aux communes en proie à une flambée de l’immobilier d’intervenir financièrement en faveur des habitants, nés dans la com- mune ou qui lui sont durablement liés, et qui se portent candidats à l’achat d’un terrain ou d’une habitation sur le marché privé. Un régime préférentiel accordé sous conditions: avoir été inscrit dans la commune au moins cinq ans d’affilée durant les dix dernières années, ne pas être propriétaire d’un bien immobilier, avoir un salaire modeste, s’engager à occuper pendant vingt ans le bien acquis. Avec remboursement de l’intervention financière de la commune en cas de rupture de cet engagement.
Les habitants de la périphérie flamande sont incapables d’y acheter la maison de leurs rêves face à la flambée de l’immobilier.
Rempart
A la manœuvre, deux ministres N-VA, Matthias Diependaele, en charge du Logement, et Ben Weyts, de la Périphérie flamande. Le duo ressuscite ainsi ce «rempart contre l’éviction sociale» qui affecte de plus en plus de jeunes ménages contraints de quitter leur cadre de vie. Public cible de la mesure, les jeunes familles qui gagnent trop pour prétendre à un logement social mais n’ont pas les moyens d’acquérir un terrain ou une habitation dans leur propre commune. «Moins les gens sont encore capables d’habiter dans leur propre coin, plus le tissu social s’affaiblit», relève Ben Weyts dont les pensées vont en particulier aux habitants de la périphérie de la Région bruxelloise, incapables d’y acheter la maison de leurs rêves face à la flambée de l’immobilier.
Le duo ministériel assure avoir conçu un nouvel arsenal juridique suffisamment robuste pour résister à d’éventuelles foudres de la Cour constitutionnelle, en lui donnant une dimension sociale par l’introduction d’un critère de revenus. Mais d’autres doutes planent quant à la capacité financière des pouvoirs locaux à mettre en œuvre ce levier.