Les nouveaux plaisirs de glisse

Snowkite, snowscoot ou snowK ball : pas très olympiques, les nouveaux sports de glisse, mais ils ont la cote dans les stations de sports d’hiver branchées

En février 2004, une bande de copains descend en groupe les pistes de Courchevel. Cela chahute pas mal et l’un d’eux balance son sac à un de ses amis qui le passe ensuite à un autre et ainsi de suite. A ce moment-là, ils ne se doutent pas encore qu’ils viennent de concevoir le premier sport collectif à skis : le snowK Ball. En quelques mois, la machine se met en route. Ils créent une association qui conçoit une balle officielle, définit des règles du jeu et dépose le nom de la nouvelle discipline.

Le snowK ball n’est qu’un des nouveaux sports de glisse qui font les beaux jours des stations d’hiver huppées. Combinaisons aux couleurs criardes, lunettes de marque et matériel high-tech, la jeunesse dorée européenne y puise des sensations inédites. Mais il s’agit de bien plus que d’un phénomène de mode éphémère. Ces nouveaux sports  » alternatifs  » se réclament d’une véritable philosophie de vie ou d’une culture alternative. Car les notions de performance et d’exploit chères aux disciplines traditionnelles cèdent bien souvent la place à celles de plaisir et de fun. Le marché publicitaire mondial n’a d’ailleurs pas traîné pour essayer exploiter au maximum ce côté  » tendance « , mettant en avant le profil rebelle des adeptes. On dénombre ainsi une dizaine de nouvelles pratiques hivernales comme le snowkite, le snowK Ball ou le snow- scoot. Chacune d’entre elles possède, déjà, sa propre légende…

Le concept du snowK ball est assez simple. Deux équipes de quatre s nowkers s’affrontent sur une piste rouge spécialement aménagée. Le principe est basé sur les règles du rugby puisqu’on effectue des passes, toujours en amont, et que le but est d’aller aplatir la balle derrière la ligne d’essai adverse qui se trouve d’un côté ou l’autre de la piste. Pour privilégier l’aspect collectif du jeu, l’équipe qui marque un essai inscrit autant de points qu’elle a échangé de passes consécutives réussies avant de plaquer la balle. Les skis des joueurs sont plus courts et particulièrement maniables (taille entre 90 cm et 1,10 m).

Pour les amateurs de plaisirs solitaires, c’est le snowkite qui retient l’attention des riders. Armés d’un cerf-volant géant en toile de spi (la voile ultralégère des bateaux naviguant par vent arrière), ils utilisent la force du vent pour se faire tracter sur la neige. Des randonnées tranquilles aux sauts démesurés, en passant par les remontées de pentes vierges et les descentes à pleine vitesse, le snowkite offre ainsi toute une série de nouveaux terrains de jeu qui, autrement, seraient très difficiles d’accès. Certains  » vols  » peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres en hauteur… et jusqu’à une centaine de mètres en distance de saut ! Dans ces conditions, on va se poser un peu au hasard ! Voilà pourquoi cette discipline, en montagne, peut se révéler très dangereuse, car les vents sont beaucoup plus tourbillonnants que sur les bords de mer.

Ce n’est pas tout. Certains se sont lancés dans le snowscoot, croisement entre le vélo et le snowboard. Un guidon dirige le patin avant alors que le rider se tient debout sur le patin arrière. Popularisée par des têtes brûlées qui rivalisaient dans des compétitions d’acrobaties, tout le monde peut, aujourd’hui, s’y essayer puisqu’il s’agit simplement de glisser le long des pentes et non de faire des sauts périlleux.

Enfin, comment ne pas évoquer le skijoering ou comment skier sans peine et sans fatigue. A l’origine, les Suédois chaussaient des skis et se faisaient tirer par des rennes. Le skijoering a remplacé le renne par le cheval auquel le glisseur est relié par un cadre. Le galop dans la neige peut atteindre 60 kilomètres à l’heure ! Loin de la foule qui envahit les pistes et des longues files d’attente aux télésièges, cette discipline allie les plaisirs de la glisse, de la nature et de la complicité avec l’animal. La tendance rejoint la tradition…

Laurent Toussaint

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