Les Mémoires du Dragon Dragon – t. 1: Valmy, c’est fini

Le Vif

A l’instar du célèbre caporal Blutch, le dragon Pierre-Marie Dragon n’est pas un lâche: il est contre la violence, nuance! La comparaison s’arrête là: Blutch a des principes dont Dragon ne s’encombre pas. Il est couard, voleur et lubrique. Vantard, également. A le croire, il aurait gagné la bataille de Valmy à lui tout seul. Valmy est la première grande victoire de l’armée française après la Révolution. En 1792, elle défit les armées prussienne et autrichienne parties à l’assaut de Paris afin de délivrer le roi Louis XVI. Il ne fallait surtout pas pour les empires que le virus révolutionnaire se répande dans le reste de l’Europe. Mais au lendemain de la victoire, la royauté fut abolie. Au combat, on retrouve ces dragons, soldats qui se déplacent à cheval mais combattent à pied, arrivant ainsi plus frais sur le champ de bataille. Mais tout commence mal pour notre dragon. Voulant éviter un massacre, il tue son général d’une balle dans la tête, balle destinée tout d’abord à sa cuisse. Il est alors envoyé en mission suicide comme garde du corps de Louis-Philippe, fils du duc d’Orléans, pour tenter d’acheter l’ennemi avec le trésor de la couronne. De maladresses en quiproquos, Dragon arrivera à remplir sa mission, le dénouement est connu. Mais c’est d’une manière particulièrement drôle que Nicolas Juncker (Seules à Berlin), au scénario, et Simon Spruyt (Bouvaert, élégie pour un âne), au dessin, nous dévoilent les dessous de cet affrontement. Le ressort de l’intrigue s’étendant davantage sur l’inconséquence du soldat et ses frasques sexuelles de tous bords – un cul est un cul, qu’il appartienne à une fille du Nord ou au colonel. D’ailleurs, il doit plus son salut à la honte qu’éprouvent ses supérieurs de s’être fait sodomiser pendant leur sommeil par le soldat insatiable qu’à ses hauts faits d’arme imaginaires. Simon Spruyt n’a jamais caché son amour pour l’histoire. Son dessin se fait ici plus classique sans perdre de son expressivité. Mais il n’en reste pas moins jubilatoire.

De Simon Spruyt et Nicolas Juncker, éditions du Lombard, 64 pages.

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