Les emmerdeurs malgré eux

Ils aimeraient bien se ranger, être efficaces, utiles, sans nécessairement faire de vagues. Mais, c’est plus fort qu’eux : ils ne peuvent pas s’empêcher de gaffer, de faire des sorties intempestives, de se mettre dans des situations délicates.

1. Daniel Ducarme (MR)

L’ancien président du parti libéral est un gaffeur invétéré. Et il n’est pas suffisamment solide pour résister aux retours de flamme que lui valent certaines de ses déclarations. Ses propos sur  » l’échec de l’intégration « , tenus en octobre 2002, n’étaient sans doute pas totalement dénués de fondement. Mais, incapable de faire rebondir le débat, il s’est fait sèchement renvoyer à ses études. Voici tout juste deux ans, après la révélation dans la presse de ses  » oublis  » fiscaux, il est contraint à démissionner de la présidence du gouvernement bruxellois. Son récent retour sur la scène médiatique n’y changera rien : il excède ses coreligionnaires, qui n’ont de cesse de bloquer son apparition sur l’une ou l’autre liste communale, alors que lui se rêve en mayeur en octobre prochain.

2. Anne-Marie Lizin (PS)

A la tête de la Haute Assemblée, elle aurait dû se calmer. Observer l’arène politique du haut du perchoir, avec sagesse et recul. C’était, en tout cas, le calcul du président de son parti, le PS. Mais voilà, elle n’en peut rien, elle est comme ça : absolument incapable d’entrevoir qu’elle ne détient qu’une parcelle du pouvoir, et non tout le pouvoir. Alors, en mars 2005, pour le  » bien  » d’une de ses obligées, elle n’hésite pas à écrire à un magistrat, ignorant tout de la séparation des pouvoirs. Quelques semaines plus tard, pour le  » bien  » de Huy,  » sa  » commune, elle écarte d’un revers de la main le verdict sans appel d’une consultation populaire locale. Cela dit, Anne-Marie Lizin n’est dépourvue ni de courage, ni d’intelligence, deux qualités indispensables pour s’imposer dans un milieu de mâles dominants. Deux qualités qui compensent tous ses  » petits  » défauts.

3. Emir Kir (PS)

Secrétaire d’Etat bruxellois à la Propreté publique et aux Monuments et sites, l’élu d’origine turque sert les desseins d’un PS qui cherche à s’attirer les faveurs des électeurs allochtones dans la capitale. Mais l’homme manque de carrure et s’embourbe trop souvent dans ses maladresses. Citons pêle-mêle : le dépassement du plafond autorisé de ses dépenses électorales, son entêtement à nier le génocide arménien, sa plainte – déboutée – contre des journalistes qui avaient fait de lui un portrait peu flatteur, sa mauvaise gestion de la dernière fête musulmane de l’Aïd-el-Kébir, qui valut à certains quartiers bruxellois d’être transformés en abattoirs improvisés.

4. Rik Daems (VLD)

Sa gestion de la faillite de la Sabena, alors qu’il était ministre des Entreprises et Participations publiques, n’est certainement pas un modèle de feeling politique. Pas plus que ses incantations contre la  » fraude sociale « , proférées devant sa luxueuse villa. Récemment, s’épanchant sur les écueils de sa vie de famille dans un journal populaire, voilà qu’il  » oublie  » de mentionner son idylle avec une députée socialiste francophone. L' » affaire  » lui vaut d’être dégommé de sa fonction de chef de groupe à la Chambre. Entre ses dissidents et ses gaffeurs, le VLD ne sait plus où donner de la tête…

I. Ph.

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