Les  » collabos  » wallons

J’ai été très étonné, dans l’article traitant du livre du ministre-président MR et historien Hervé Hasquin ( Le Vif/L’Express du 23 janvier), de la généralisation faite à tout le Mouvement wallon du comportement de Georges Thone pendant la guerre. D’autant plus que, si l’auteur apporte bien des documents nouveaux, les faits étaient connus depuis très longtemps (voir à ce propos l’encyclopédie du Mouvement wallon). Par ailleurs, si M. Thone était effectivement encore vivant lors de la création du Rassemblement wallon, son rôle s’est borné à contribuer financièrement au lancement de la section liégeoise. Dire que son rôle a été particulièrement décisif est exagéré. Il ne faudrait pas laisser entendre qu’il fut quasiment l’égal d’un Jean Duvieusart ou d’un François Perin !

De la lecture de l’article, il me reste l’impression que votre journal cherche à établir un parallèle entre la collaboration massive bien connue en Flandre et les errements de quelques Wallons, salissant ainsi la mémoire des nombreux héros qui, au nom du Mouvement wallon, certes rattachiste et gaulliste dans sa très grande majorité, ont combattu la barbarie nazie.

Je suis scandalisé par l’article  » Les collabos wallons  » (…). Dans tout l’entretien, il s’agit du comportement d’une seule personne, mais votre titre est au pluriel. Cela n’est pas correct. Collaborer avec le régime de Vichy, surtout avant 1942, n’est évidemment pas de même nature que collaborer avec les autorités d’occupation allemandes, voire avec la Gestapo. Votre titre fait, hélas ! cet amalgame inacceptable. (…)

Vous titrez  » Révélation « . Mais vous auriez dû vérifier certaines affirmations. Les agissements de Georges Thone sont connus et d’ailleurs décrits sur deux pages complètes dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, tome III, pages 1528, 1529 et 1530. Editions de l’Institut Jules Destrée, mars 2001.

La collaboration avec le régime de Vichy, surtout jusqu’en 1942, n’est pas constitutive en elle-même d’une collaboration avec les autorités allemandes d’occupation. Il n’y avait, donc, pas matière à accusation, sauf le cas où une telle collaboration aurait délibérément conduit à des dénonciations auxdites autorités allemandes. Je laisse, bien entendu, la critique de la réponse et des amalgames intolérables qu’elle comporte à la responsabilité de M. Hervé Hasquin.

J’ai été sénateur du Rassemblement wallon, j’ai toujours été et suis toujours un Wallon. Un article comme celui-ci est injurieux à l’égard des très nombreux militants wallons, des résistants wallons et, finalement, des Wallons d’aujourd’hui, par les assimilations, les amalgames et les insinuations qu’il comporte.

Claude Thayse, Nivelles

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