Les 50 vins du Vif/L’Express

On n’a jamais autant parlé du vin. Les foires succèdent aux promotions qui, elles-mêmes, précèdent les portes ouvertes. Les grandes surfaces se mobilisent, les négociants affinent leur choix et les cavistes brandissent des cuvées confidentielles. Nous avons chiné, puis dégusté à l’aveugle. Les 50 vins retenus coûtent de 3,49 à 58 euros. A chacun le soin d’évaluer le rapport qualité-prix qui saura satisfaire son portefeuille.

France > Blancs

Gewürztraminer 2007 – Hugel

(12,99 euros – Colruyt)

Promoteur infatigable du renouveau des vins d’Alsace, le regretté Jean Hugel fut celui par qui les vendanges tardives furent légalisées. Sa maison de Riquewihr maintient haut l’honneur de l’Alsace vinicole et propose des gewürztraminers d’anthologie. Floral (rose, oranger), fruité (poire, litchi), épicé (poivre), effleuré par une touche orientale, ce 2007 caresse les papilles, emplit la bouche et se prolonge… Superbe ! Les saveurs orientales, le munster ou le bleu sont les bienvenus.

Montravel blanc 2007 – Château Laulerie  » Comtesse de Ségur  » – Dubard Frère et S£ur

(9,78 euros – Mouchart – 02 648 51 34)

Dédié à la comtesse-romancière dont la famille fut propriétaire du castel, cette cuvée du vignoble limitrophe assemble à parts égales la production de vieilles vignes de sauvignon et de sémillon situées sur les parcelles les mieux exposées. Fermenté et élevé en barriques de chêne, le vin se fait aromatique (fleurs blanches, mandari-ne), gras, riche, évoque amandes et frangipane, mais assèche un peu. A boire frais (11-12 °C) sur un poisson en sauce, une viande blanche…

Bordeaux blanc –  » L’Intemporel  » – Le blanc de Bertrand Braneyre

(11 euros – Cooreman – 02 466 72 17)

Avec la collaboration du peintre Bert De Keyser et du musée Rembrandt d’Amsterdam, notre compatriote Ludwig Cooreman a conçu une étiquette pour deux cuvées à tirage limité. En blanc, l’Intemporel révèle un graves mûr à souhait, sans lourdeur aucune, voué aux fruits blancs (pêche) et aux agrumes. Une lichette de citron et une bonne persistance finalisent un vin équilibré prêt au tire-bouchon.

Champagne Nicolas Feuillatte – Grand Cru Chardonnay brut 2000

(42,50 euros – Alcobrands 03 248 01 88)

Nicolas Feuillatte est importateur de café aux Etats-Unis lorsqu’il hérite, en 1976, de 12 ha de vignes dans la Montagne de Reims. Il crée une marque à son nom et écoule sa production auprès de sa clientèle américaine. Dix ans plus tard, il revend ses étiquettes au Centre vinicole de Chouilly qui en fait sa carte de visite. Le Grand Cru Chardonnay brut 2000 vient de sortir. Basé sur des crus classés 100 % dans l’échelle des prix, il éclate d’élégance, cite la poire, la pêche blanche, les agrumes et une délicate touche de miel.

Champagne Nicolas Feuillatte – Cuvée 225 brut rosé millésime 2004

(58 euros – Alcobrands 03 248 01 88)

Pour la petite histoire, chardonnay et pinot noir viennent de la très belle cuvée 225. Quelque 15 à 20 % de vin rouge tranquille se charge d’apporter la teinte rosée souhaitée. Une trame complexe de fruits noirs (cassis, myrtille), rouges (fraise, framboise) et d’épices surfent au-dessus d’une bouche vineuse fraîche et élégante. Pour le plaisir ou avec une volaille froide.

Champagne Roederer – Vintage 2003

(49,40 euros – De Coninck 02 353 07 65)

S’appuyant sur un vignoble personnel de 204 ha qui couvre 70 % de ses besoins, le champagne Louis Roederer possède les moyens de ses ambitions. Estimant qu’en 2003 la sélection pour la cuvée de prestige Cristal Roederer n’est pas tout à fait à la hauteur, la célèbre maison de Reims décide de faire l’impasse cette année-là. Pas de Cristal en vue donc mais un remarquable brut millésimé. Vif, séducteur, équilibré, il a peu d’égaux pour présider l’apéritif ou passer à table.

> Rouges

Bordeaux-Côtes de Francs – Château Puygueraud 2006

(11,45 euros – Colruyt)

Propriété de la famille Thienpont dès 1946, mais opérationnel seulement à la fin des années 1970, ce vignoble du Libournais s’inscrit à une douzaine de kilomètres à l’est de Saint-Emilion. Argileux, mais aussi calcaires, les sols permettent au merlot (70 %) de s’affirmer, laissant le cabernet franc fournir une assise tannique sans aigreur.

Châteauneuf-du-pape –  » Domaine des Sénéchaux  » 2006

(25,95 euros – Colruyt)

Ce 2006 est la dernière récolte supervisée par Pascal Roux, les 27 ha (dont 2 en blanc) ayant été acquis, en 2007, par Jean-Michel Cazes. Les raisins de grenache noir (70 %), syrah (20 %) et mourvèdre, volontairement limités, traduisent des chouias de fruits rouges mûrs et de réglisse. Au palais, les fruits en compote accompagnés d’épices défilent dans une matière ronde et charnue sur des tanins fondus.

Coteaux du Languedoc – Terrasses du Larzac – Domaine du Pas de L’Escalette 2007 – Les Clapas Julien Zernott

(12,35 euros – Mouchart 02 648 51 34)

Julien Zernott et Delphine Rousseau ont flashé pour cette dizaine d’hectares implantés à 350 m d’altitude au pied du plateau du Larzac. Les vignes de grenache, carignan, syrah complétées de cinsault sont cultivées en terrasses entourées de murets : les clapas. Travaillant le plus naturellement possible, ils réussissent, au-delà des espérances, un 2007 harmonieux, méridional (épices, garrigue, fraîcheur, mâche et persistance) avec une surpre-

nante finesse. A découvrir.

Côtes de Bourg 2006 – Château Plaisance

(5,99 euros – Carrefour)

Depuis 2004, Delphine Faure-Maison, un patronyme connu dans le Bordelais, conduit ce domaine d’une quinzaine d’hectares sur la rive droite de la Gironde puis de la Dordogne. Largement voué au merlot (70 %), aguichant, ce 2006 s’ouvre largement aux fruits (cerise confite) soulignés d’une touche boisée. Le palais confirme et l’associe à une volaille.

Crozes-Hermitage – Domaine de Thalabert 2006 – Paul Jaboulet Aîné

(28 euros – De Coninck 02 353 07 65)

Sous l’impulsion de l’£nologue Denis Dubourdieu et du groupe champenois Frey, d’importants travaux de rénovation boostent cette illustre maison des Côtes- du-Rhône du nord. Négociant mais aussi important propriétaire, Jaboulet Aîné travaille depuis 1834 le domaine de Thalabert, le vignoble en plaine le plus âgé de l’appellation. Des vignes de 40 à 60 ans et une vinification pointue inspirent un vin très sombre, boisé et fruité dans une chair savoureuse et tannique. De bien belles promesses.

Fronsac – Château Haut-Larriveau 2004

(12,49 euros – Espace Vin Pirard – 067 77 31 01)

Cet ancien hôpital de La Riveau, fondé au xiie siècle par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, est devenu un domaine réputé sur la rive droite de la Dordogne. Un encépagement pur merlot dicte un bouquet flatteur (cerise, café, fumée) et un charnu généreux nourri de tanins frais et ponctué par une finale boisée. Offrez-lui une viande.

Graves – Château de Gaillat 2000

(12,43 euros – Gelin 02 332 18 37)

Située à la frontière de la ligne de démarcation, la propriété a permis de nombreux passages de résistants lors de la dernière guerre. Dans les années 1968-1972, l’excellent Pierre Coste arrache les vignes blanches pour cultiver cabernet sauvignon (70 %), merlot (16 %), malbec (8 %) et carmenère. Sa fille Hélène lui succède et peaufine ce remarquable graves, expressif (fruits, fumé, épices), mûr et souple sur des tanins équilibrés. Finesse, complexité et maturité. Pour le plaisir.

Graves de Vayres – Château Lathibaude 2005

(6,20 euros – Mouchart 02 648 51 34)

Rien à voir avec les graves et les pessac-léognan qui mûrissent entre Bordeaux et Langon. Ici, il s’agit de vins blancs et rouges récoltés sur des sols de graves et de sable, dans une enclave de l’Entre-deux-Mers, sur la rive gauche de la Dordogne, face à Fronsac. Issu des seuls raisins merlot, ce 2005 marie fruits noirs et vanille dans une bouche harmonieuse et veloutée sur des tanins sensibles. Flatteur.

Haut-Médoc – Château Grandis 2004

(12,89 euros – Espace Vin Pirard – 067 77 31 01)

Cabernet-sauvignon (50 %), merlot (40 %) et cabernet-franc (10 %) se partagent la composition de ce haut-médoc dont les vignes de 40 ans percent des graves venues de la Garonne et des sols argilo-calcaires. Relais de chasse au xvie siècle, chartreuse au xixe, cru bourgeois aujourd’hui, il s’appuie sur une base de tanins ronds et mûrs pour décliner souplesse et arômes évolués jusqu’en finale. Pour passer à table.

Médoc – Château Le Temple 2004 – cru bourgeois

(11,50 euros – De Vin en Vin – 010 40 02 55)

Naguère étape sur le chemin de Compostelle, le temple de Tourteron n’a rien d’un palace, mais sa relative sévérité s’oublie devant son cru bourgeois. L’encépagement mise sur le cabernet- sauvignon (60 %) complété de merlot (35 %) et petit-verdot (5 %). Seuls les raisins des vignes adultes sont retenus et vieillissent dans le chêne. Concentré sur des tanins puissants, mais goûteux, il est en pleine phase d’assimilation.

Montagny 1er cru 2007 – Le Vieux Château – Jean-Marc Boillot

(12,79 euros – Espace Vin Pirard – 067 77 31 01)

Quittant Chagny et son 3 étoiles, Lameloise, pour le Mâconnais, l’amateur croise les communes de Rully, Givry, Mercurey où l’on produit des vins blancs à partir de chardonnay et des rouges de pinot noir, puis Montagny réservé au seul vin blanc. Tous les vins titrant 11,5 °C avant la chaptalisation ont droit à l’appellation 1er cru. Jean-Marc Boillot réussit un Montagny joliment vif, mais avec le gras et les rondeurs qu’il faut.

Pauillac – Château Cordeillan-Bages 2004

(32,70 euros – Yves Catulle 02 772 40 65)

Deux étoiles Michelin pour l’inventivité de l’assiette du Château Cordeillan-Bages, un Relais & Châteaux, et 2 ha pour élaborer un pauillac comme on aime, flatteur et complexe. Ouvert et élégant, le bouquet (fruits noirs, note lactique, eau-de-vie de prune, torréfaction, épices) épouse un charnu souple étayé par une finesse tannique. Long avec un fifrelin d’amertume. Deux ans de cave, ou la carafe, lui seront profitables.

Pauillac – Les Tourelles de Longueville 2005

(36,50 euros – Yves Catulle – 02 353 07 65)

Créée par Axa, cette seconde étiquette du Château Pichon-Longueville Baron, une grosse pointure dans les 2es crus classés de Pauillac, commercialise le fruit des jeunes vignes de la propriété : merlot (50 %), cabernet-sauvignon (40 %) et cabernet-franc. Moins complexe que son aîné, il évolue avec légèreté et même délicatesse. Suave et fondu pour passer à table.

Pessac-Léognan 2007 – 3e du Château Haut-Bailly

(14,60 euros – V.P.S. 02 242 02 69)

Ce troisième vin du glorieux château Haut-Bailly se montre digne de la race du cru principal. Né dans le quartier recherché de Pessac-Léognan, il mise sur deux tiers de cabernet pour un tiers de merlot. Vin gourmand dans le millésime 2007, qui ne fait pas toujours l’unanimité, il affirme fruité (cassis, myrtille) et équilibre sur des tanins lisses avec juste ce qui convient de gras.

Pomerol – Le Jardin de Petit Village 2004

(31 euros – Yves Catulle 02 353 07 65)

Dans le sérail du groupe Axa depuis 1996, le très réputé Château Petit-Village s’impose comme une propriété majeure de Pomerol. Le vignoble d’un seul tenant occupe un vaste triangle équilatéral de 11 ha. Depuis 1989, le Jardin de Petit-Village en est le second vin réalisé à partir de jeunes vignes de merlot (15-20 ans). Elevé en barriques de chêne (25 % sont neuves), il joue la rondeur et la souplesse dans une belle harmonie de bouche. A savourer.

Premières Côtes de Blaye – Excellence IX 2006

(7,49 euros – Cora)

Ils sont neuf viticulteurs des 1res Côtes de Blaye reconnues cru bourgeois à assembler leurs meilleures cuvées pour réussir cet  » Excellence IX « . Bénie par les fruits (cassis, baies des bois), un chouia d’épices et de cacao, charnue et déjà souple, elle ne pourra que bonifier après 18 à 24 mois à l’ombre. Pour courtiser une viande grillée.

Saint-Emilion Grand Cru – Château Roylland 2005

(19,50 euros – Colruyt)

Depuis 2007, Roylland est passé dans le giron de Stéphane Adams (Château Fomplegade), ce 2005 a donc été vinifié sous la tutelle de Chantal Oddo qui succédait à son père. Il est remarquable. Présent à 90 %, le merlot se fait suave, dépose des notes de cerise confite et de torréfaction dans une bouche ronde. Persistant à ravir.

Saint-Emilion Grand Cru – Château Tour de Pressac 2006

(15,50 euros – Colruyt)

C’est au château de Pressac que fut signé le traité mettant fin à la guerre de Cent Ans. A base de vignes jeunes, ce deuxième vin du Château de Pressac répercute l’encépagement du premier : merlot (72 %), cabernet-franc (14 %), cabernet-sauvignon (12 %), carmenère (1 %) et noir de Pressac. Bois exotique et liqueur de fruit planent sur une matière serrée, goûteuse sur des tanins quelque peu démonstratifs avec un brin d’amertume en finale.

Saint-Estèphe – Cos Labory 2005

(30,85 euros – Colruyt)

Voisin du fameux Cos d’Estournel, 2e cru classé Saint-Estèphe, le Cos Labory n’avait que rarement bénéficié des mêmes soins. Ce n’est plus le cas et il le prouve. Bavard à souhait, il se promène dans les effluves de fruits bien mûrs, d’épices et de torréfaction. Ferme, structuré, complexe, d’un élégant classicisme, il joue les prolongations au palais. Les patients l’oublieront 2-3 ans pour qu’il s’affirme davantage.

Saint-Joseph 2004 – E. Guigal

(17,70 euros, Le Chemin des Vignes – 02 763 07 02)

Le mythe Guigal n’est pas un leurre ni une opération de gros sous, même si les Côtes-Rôties  » La Mouline « ,  » La Landonne  » ou  » La Turque  » apparaissent souvent financièrement inaccessibles. Place donc à des appellations plus abordables et garantes de qualité tel ce St-Joseph au bouquet de cèdre, d’épices, de fruits noirs, cacao et cigare. Rafraîchi par une belle acidité, le palais confirme la maîtrise. A conseiller.

Saint-Romain 2006 – Joseph Drouhin

(17,60 euros – De Coninck 02 353 07 65)

Provenant de calcaires bien exposés dans un petit vignoble perché à 400 m d’altitude (l’un des plus hauts de la côte châlonnaise), cette belle cuvée 2006 fait parler son terroir. Traitée en bio avec des récoltes sages, elle séduit dès la robe or pâle. La finesse aromatique, chèvrefeuille, mirabelle mûre, traces de miel et pain d’épices, l’attaque franche et vive avant la rondeur et un zeste minéral griffent la typicité d’un excellent bourgogne blanc. A boire vers 12-13 °C, dans les 3-4 ans.

Vin de Pays du Vaucluse 2008 – Grenache, shiraz – Collection de l’Oratoire – Vieilles Vignes – Léonce Amouroux

(3,49 euros – Cora)

Ogier-Caves des papes, négociant-éleveur depuis 150 millésimes, dispose du plus vaste chai de Châteauneuf-du-pape et d’une batterie d’étiquettes. Après le bouquet, fruits noirs, bâton de réglisse et épices font un savoureux come-back dans une matière fraîche, ample, fondue et persistante. La finale chauffe un peu et abandonne une touche de poivre et de laurier.

Côtes-du-Rhône Villages Domaine Fond Croze – Cuvée Vincent de Catari – Long Père et Fils

(7,65 euros – Mouchart 02 648 51 34)

97 % de syrah pour 3 % de grenache, un festival de puissance au travers d’une robe soutenue, de notes aromatiques (épices, fumé, eau-de-vie) et d’un étonnant relief. Un cru corsé pour aborder les mijotés et les civets de la saison.

Fitou – Château Champ des S£urs 2006 – La Tina – Laurent Maynadier

(12,95 euros – De Vin en Vin 010 40 02 55)

Fitou, l’appellation la plus ancienne du Languedoc-Roussillon, s’épanouit dans cette cuvée La Tina où 65 % de carignan domine largement grenache noir et mourvèdre. Un encépagement vinifié avec soin pour susciter des séquences d’épices, de fruits noirs très mûrs et de garrigue. Souple et long, il aime être servi non chambré.

Haut-Médoc – La Lagune 2006

(48,40 euros – De Coninck 02 772 40 65)

Premier cru classé rencontré lorsqu’on quitte Bordeaux pour le Médoc, le Château La Lagune glisse entre remarquable et excellence. Tout plane depuis sa reprise par la famille Frey (également propriétaire de Paul Jaboulet Aîné). Caroline, la fille £nologue, toujours conseillée par son ancien professeur Denis Dubourdieu, bichonne les vinifications.

Saint-Emilion Grand Cru 2005 – Arnaud de Jacquemeau

(19,90 euros – De Vin en Vin 010 40 02 55)

Le 2004 avait vendangé 2 étoiles au Guide Hachette des Vins de France 2008. Le 2005 récolte, lui, un coup de c£ur au Hachette suivant. Une belle promotion pour cette propriété familiale de moins de 4 ha. Au palmarès des cépages, le merlot l’emporte, mais 15 % de malbec suscitent une touche originale. La maturité des fruits rouges s’accorde avec un boisé mesuré. Faites-lui faire un petit galop d’essai en compagnie d’une préparation aux cèpes.

Saint-Emilion Grand cru – Arômes de Pavie 2006

(29,95 euros – Colruyt)

Une situation privilégiée, des soins attentifs et une volonté de qualité propulsent le château Pavie parmi les meilleurs st-émilions. L’Arôme de Pavie étiquette un second vin et assemble le produit des vignes de moins de 15 ans et les cuvées excédentaires de l’aîné. Fruits noirs et mûrs, impressions lactiques et boisées après 18 mois dans le chêne (neuf pour 30 %) jalonnent une matière jeune et encore réservée sur des tanins à fondre. Mais que d’espoirs !

Vin de Pays Duché d’Uzès – La Rabassière 2006 – Les Collines de Bourdic

(9,95 euros – De Vin en Vin 010 40 02 55)

La Rabassière ? Une truffière en provençal et un vin de pays où la syrah (70 %) s’unit au grenache pour, après un repos partiel en fût, célébrer la journée de la truffe d’Uzès. Sombre, causant au nez (fumé, épices, garrigue), puissant et corsé en bouche, il n’aura guère de difficultés à se caser entre magret au poivre vert et canard sauvage.

Côtes du Rhône – Château Les Amoureuses 2006 – La Barbare

(11,95 euros – De Vin en Vin 010 40 02 55)

Ses 70 % de syrah complétée par du mourvèdre, de la grenache et d’anciens ceps se dorent sur un coteau caillouteux, La Barbare. Une panoplie d’arômes de fruits noirs, d’épices et de chocolat animent une bouche dense, ronde, souple, structurée mais fine. Il s’apprécie déjà, mais peut aussi patienter 3-4 ans.

Hors France > Blancs

Australie Chardonnay 2008 – (Yellow Tail)

(4,99 euros – Carrefour)

Avec quelque 300 millions de litres de vin sur leur site, les Casilla dirigent un véritable empire depuis leur arrivée d’Italie en Australie, en 1951. Le Yellow Tail fait un malheur chez l’Oncle Sam où il plafonne au box-office vineux. Un peu racoleur, sans doute, mais typé, fruité (pèche, litchi…), riche, opulent, savoureux, il plaira, vers 10-12 °C, à une salade de homard, à une volaille.

Bulgarie Chardonnay 2007 – Blueridge – Domaine Boyar

(3,99 euros – Champion)

Créé en 1991, lorsque les monopoles étatiques de production et de distribution sont démantelés en Bulgarie, Boyar développe rapidement une gamme de vins qui gagnent les linéaires. Les grands cépages internationaux prennent la vedette et échangent une qualité correcte pour une poignée d’euros. Ainsi ce chardonnay au parcours d’agru-mes mûrs, légèrement boisé et assez vif laisse une note finale un peu soft.

Chili Sauvignon blanc 2008 – Castillo de Molina – Elqui Valley

(7,99 euros – Carrefour)

Fondée en 1865 par les frères Correa-Albano, San Pedro, la marque occupe la deuxième place des exportations de vins chiliens et le troisième rang sur le marché national. La winery est basée dans la Curicó Valley où elle gère 1 270 ha d’un seul tenant, 2 500 autres sont cultivés dans la Central Valley. Ce Castillo de Molina étiquette un sauvignon récolté en 2008 dans la zone d’Elqui. Vif, floral, fruité et bien typé, il porte la patte des frères Lurton.

Espagne Rueda d.o. – Veracruz 2008

(9 euros – GMF Vins 0497 938 136)

Cela n’a pas le mordant d’un sauvignon de Loire, la rigueur d’un riesling ou la noblesse d’un beau bourgogne, mais c’est bien fait et pas trop déroutant pour nos palais habitués aux vins nerveux. Produit par la Bodega Veracruz, ce blanc récolté près du Douro bénéficie des vents de l’Atlantique et des contrastes de température entre le jour et la nuit. Ajoutez-y le savoir-faire et vous dégusterez un blanc agréable sur un soutien minéral bien dosé.

Nouvelle-Zélande Sauvignon 2007 – Dog Point – Marlborough

(14,90 euros De Coninck 02 353 07 65)

La groseille à maquereau et de subtils arômes de fruits tropicaux introduisent la fraîcheur d’un sauvignon de classe. Un gouleyant témoignage du savoir-faire dans la Marlborough Wairau Valley, région à la pointe nord de l’île du sud. L’ensoleillement, une pluviométrie faible et des nuits fraîches en automne favorisent une séduisante palette aromatique. Le plaisir.

Nouvelle-Zélande Sauvignon blanc 2007 – Clos Henri – Marlborough – Henri Bourgeois

(18,69 euros – Gelin 02 332 18 37)

On est loin des 2 ha que les Bourgeois cultivaient en 1950 à Sancerre. Fidèles à leur région et à des vins nets et purs, ils multiplient les expériences et les achats. Maintenant que la famille s’est agrandie, ils gèrent 65 ha de vignes dans le Val de Loire et profitent du nouveau millénaire pour découvrir les terres vierges de la région de Marlborough, en Nouvelle-Zélande, l’autre pays du sauvignon. Moins exubérant qu’à sa sortie, le Clos Henri multiplie toujours les références fruitées dans une harmonie flatteuse.

Nouvelle-Zélande Sauvignon blanc 2007 – Bel Echo – Henri Bourgeois

(15,49 euros – Gelin 02 332 18 37)

Tempéré avec des automnes doux, un ensoleillement digne de la Provence et, surtout, 98 ha de terre d’une ancienne ferme, vierge de tous fertilisants ou herbicides. Ils sèment des céréales riches en nutriments et planifient leurs plantations, 6 ha l’an. Si le Clos Henri représente la cuvée principale, en blanc et en rouge, le Bel Echo en est le deuxième vin dans une savoureuse harmonie de fruits exotiques taquinés par une envolée de jus de groseille. Fringant et rafraîchissant.

Nouvelle-Zélande Sauvignon blanc 2008 – Cloudy Bay

(24,66 euros – Gelin 02 332 18 37)

Créée en 1985 par le producteur australien Cape Mentelle, l’entreprise a pris du galon et malgré quelque 170 ha de vignes, elle continue à régaler les passionnés de sauvignon. Alors Cloudy Bay en est-il le meilleur faiseur ? A voir, le Clos Henri de Bourgeois ne manque ni de caractère ni de finesse. Mais, ne boudons pas notre plaisir, Cloudy Bay possède des accents grandioses et des fragrances fruités de groseille, citron confit et buis.

> Rouges

Californie Cabernet-sauvignon 2006 – Hess

(13,63 euros – Gelin 02 332 18 37)

Depuis 1978, The Hess Group, société d’origine suisse réputée pour ses collections de sculptures et de tableaux contemporains, prospecte les vignobles et s’offre des domaines en Australie, Afrique du Sud, Argentine et Californie. Restons dans la Napa Valley pour déguster un cabernet sauvignon à 88 %, matinée de syrah (8 %) et de merlot (4 %). Persistant et porté par des tanins ronds, il décline avec éloquence de beaux fruits (cerise) saupoudrés d’épices.

Chili Cabernet sauvignon 2006 – Gran Auracano – Colchagua Valley – Jacques et François Lurton

(18,99 euros – Carrefour)

 » Si j’étais un plant de vigne, je choisirais d’être planté au Chili « , avoue François Lurton. Remarqué pour ses expertises et sa vision moderne du monde viticole, ce fils de famille bordelaise brille en Languedoc comme au Chili. Associé à son frère Jacques, il crée Gran Araucano, le nom d’une tribu indigène, dans la Colchagua Valley. Le climat favorable à la maturité des raisins impose un vin mâle sur des tanins civilisés. A vos brochettes.

Chili Merlot 2007 – Torreon de Paredes – Reserva Privada

(18,99 euros – Espace Vin Pirard – 067 77 31 01)

Fortune faite dans la métallurgie, Amadeo Paredes Cardenas attend de fêter ses 70 ans pour satisfaire sa passion du vin. Il s’installe dans la Cachapoal Valley et fait feu des saveurs. De la confiture de mûres, du cassis, de la réglisse et du café s’échappent d’une matière bien nourrie, dense sur des tanins riches, serrés et sans dureté, ce qui lui permet d’amorcer le dialogue avec une viande rouge.

Espagne Bierzo d.o. – Pittacum Aurea 2006

(31,50 euros – GMF Vins 0497 938 136)

A Arganza, village typique de la Castilla-Leon, la Bodegas Pittacum chouchoute 10 ha de vieilles vignes de Mencia réparties en parcelles sous la denominación de origen Bierzo. Le refus des pesticides et herbicides va de pair avec des vendanges en cagettes et un séjour en barriques de chêne neuf français pour la grande cuvée. Récoltée à 800 m d’altitude sur 1 ha de plants de plus de 70 ans, elle bénéficie d’un microclimat. Concentrée, sauvage, puissante, tonique et suave, elle sera fidèle jusqu’en 2015. Epoustouflant.

Espagne Vino de Almeira – Este Tinto 2006 –

Bodega Alto Almanzora

(7 euros – GMF Vins 0497 93 81 36)

Cet Este red wine voit le jour dans le sud-est de l’Espagne, dans la Valle del Almanzora. Les cépages monastrell, tempranillo et garnacha subissent une vinification classique avant un passage de 6 mois en barriques de chêne français et américain. De quoi inspirer les caractères du nez comme la vanille, les tanins et une pointe de cacao. La bouche les met à l’honneur avec souplesse et amplitude sur fond de tanins fondus.

Grèce Atlantis – Santorini 2008 – Argyros Estate

(9,32 euros – Canette Quality Wines 02 223 13 82)

Remise en selle depuis son entrée dans l’Europe, la viticulture grecque prouve qu’elle peut oublier le folklore du retsina ou des rouges râpeux. Inversement, elle réjouit l’amateur avec des cuvées modernes et expressives qui chantent aux palais. On fera confiance à cet Atlantis né des cépages mavrotragano et mandilaria, à l’honneur sur cette île volcanique. De petites notes animales cohabitent avec de la cerise noire et les herbes aromatiques. Un rien de douceur précède le jeu des tanins plaisants.

Portugal Barco Negro – DOC Douro – Domaine François Lurton

(5,79 euros – Carrefour)

Une légende veut qu’un voilier, coque, voiles et cargaisons noires dévalait la nuit le Douro, le Barco Negro, le baron noir. Le nom plaît à François Lurton lorsqu’il acquiert une dizaine d’hectares en 2004. Il lui évoque la robe soutenue de cette  » Denominação de Origem Controlada  » à base de cépages typiques portugais. Fruits et épices bondissent d’une bouche souple, avec de l’ampleur et une finale boisée pour dévergonder côte à l’os à la plancha ou civet de marcassin.

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Dossier réalisé par Serge Tonneau

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