Lennon, mort et vivant

Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Réédition de deux albums historiques, compilation définitive et expo parisienne : mort il y a un quart de siècle, Lennon est bien présent

Discographie chez EMI. Exposition John Lennon : Unfinished Music, Cité de la musique, Paris, jusqu’au 25 juin 2006. Une série d’objets prêtés par Yoko Ono jalonnent un parcours décliné en treize stations, de l’enfance au Dakota Building ; www.cite-musique.f

Lorsque paraît l’album Some Time in New York City, en 1972 , John Lennon est auréolé de l’immense succès d’ Imagine, ballade de la fin des utopies. A contrario, Some Time est plus radical, comme dégrisé au lendemain d’une cuite forcée. Le résultat n’est pas étranger à la profonde implication de Yoko Ono, dont le style paroxystique enfonce volontiers un morceau dans un tunnel de vagissements primaires ( Don’t Worry Kyoko). C’est, bien sûr, l’affaire de John de vouloir créer une musique thérapeutique avec son grand amour, mais est-il nécessaire de se venger sur les chansons ? Malgré tout, le couple livre le grandiose Woman Is the Nigger of the World ou Angela, consacré à la Black Panther Angela Davis. Et Happy Xmas(War Is Over) est ici ajouté en bonus pacificateur.

Le second disque remastérisé est le Walls and Bridges de 1974. Assez funky et cuivré, il propose un Lennon pop et inégal, bien que toujours intensément préoccupé par son  » moi « . Hormis le tube Whatever Gets You Thru the Night – souvenir de ses lost weekends avinés à L.A. -, John compose un merveilleux #9 Dream et deux de ses sorties les plus intimes : Steel and Glass et l’éclair maso Nobody Loves You (When You’re Down and Out).

Au rang des bonus, une mini-interview avec le fameux accent  » liverpoolien  » ainsi qu’une version de What-ever… live, avec son copain Elton John. A peu près toutes choses que l’on trouve sur la double CD Working Class Hero. The Definitive Lennon, balayage vertueux et transversal de l’£uvre : des nombreux hits aux admonestations les plus privées. D’ailleurs, les premières se découvrent dans les secondes et vice versa. Confirmant, in fine, à la fameuse voix vinaigre, son indéniable qualité intemporelle.

Philippe Cornet

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