LECH WALESA :  » DES MENSONGES ! « 

L’ancien leader de Solidarnosc répond aux attaques du parti au pouvoir, Droit et justice (PiS). Et il appelle les Polonais à la résistance.

Le Vif/L’Express : Craignez-vous de nouvelles attaques du gouvernement ?

Lech Walesa : Je n’ai peur que du bon Dieu… et un peu de ma femme ! Le pouvoir usera de tous les moyens contre moi, mais j’ai toujours agi de façon honnête. Eux disent des mensonges. Bref, ils n’ont aucune chance. En même temps, leurs accusations me stimulent. Et je suis au meilleur de ma forme quand je suis sous pression.

Le régime menace-t-il les libertés ?

La démocratie traverse une crise partout dans le monde, en Pologne comme ailleurs. Différentes personnes ont différentes visions. Quand j’observe la France, par exemple, je suis horrifié par la montée du lepénisme. De ce point de vue, Français et Polonais font face à des défis semblables. La seule solution est de poursuivre l’intégration européenne en la fondant sur nos valeurs communes : Etat de droit, liberté, libre marché.

Vous êtes absent des manifestations hostiles au gouvernement. Pourquoi rester en retrait ?

Je suis furieux, à cause du nombre des abstentionnistes lors du dernier scrutin. J’aime mon pays et je suis patriote, mais je suis un monsieur âgé… Place aux jeunes ! C’est au tour des mouvements d’opposition de travailler un peu ! Je me joindrai à eux au moment opportun.

L’Union européenne a-t-elle un rôle à jouer ?

La Pologne appartient à l’UE et chaque club a ses règles. C’est comme ça : même les associations d’éleveurs de canaris ont leurs règles ! L’écrasante majorité de la société polonaise est favorable à l’UE. Elle ne permettra à aucun gouvernement de trop s’en éloigner, j’en suis certain.

Que pensez-vous de Jaroslaw Kaczynski ?

J’ai bien connu son frère, Lech ; il était mon adjoint. Jaroslaw était loin, il n’était même pas membre de Solidarnosc, mais Lech lui demandait toujours son avis. Jaroslaw était le cerveau. Un homme tel que Jaroslaw ne sait pas diriger. C’est un excellent n° 2, rien de plus. Il est né pour lutter, mais ce n’est pas un leader. C’est un complexé qui s’entoure de soldats fidèles, voilà tout. Aujourd’hui, il est parvenu au pouvoir car il a su profiter du niveau élevé de l’abstention et de la situation générale.

La pression des migrants a-t-elle joué un rôle dans la victoire du PiS ?

Oui, bien sûr. Nous devons les accueillir, mais nous devons aussi les aider à rentrer chez eux le jour venu. Et, pour cela, il faut contribuer à remettre de l’ordre dans leurs pays d’origine.

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