Le suicide des policiers

Dans votre article Du blues chez les Bleus ( Le Vif/L’Express du 21 mai) vous écrivez :  » On sait que la présence d’une arme à feu dans un foyer multiplie par cinq le risque de suicide)… Cette affirmation est en fait basée sur une hypothèse qui n’a jamais été vérifiée. En revanche, quelques faits, eux, sont vérifiables. En Suisse, en Norvège et en Suède, la détention d’armes à feu, par ménage, est l’une des plus élevées d’Europe. Ces pays comptent cependant les chiffres les plus bas de suicides par armes à feu. Dans le monde civilisé, c’est au Japon que l’on compte le moins d’armes à feu par ménage. Pourtant, tous les ans, c’est plus ou moins 30 000 personnes qui se suicident (soit proportionnellement un pourcentage égal à celui de la Belgique qui compte parmi les pays où le taux de suicide est le plus élevé).

En Grande-Bretagne ainsi qu’en Australie, cette hypothèse, toujours non vérifiée, a été à la base de lois plus restrictives sur la détention légale d’armes à feu ainsi que sur l’interdiction d’un grand nombre de type d’armes. Les chiffres officiels de ce pays montrent que le taux de suicides par armes à feu a bien évidemment diminué mais que, par contre, les suicides perpétrés avec d’autres moyens ont fortement augmenté, entraînant même une hausse du nombre global de suicidés alors qu’une baisse était attendue. Ceci prouve bien qu’il n’y a pas de relation entre la détention d’armes à feu et le nombre de suicides par an.

Personne n’a jamais démontré que la présence d’une arme à feu était un facteur d’accroissement du risque de suicide, ni même de la fréquence de passage à l’acte. Ce que souligne à la base le fameux rapport de 5/1 que vous citez, c’est que si une personne ambitionne de se suicider et si elle a accès à une arme à feu elle y aura recours 5 fois plus souvent. C’est en soi une évidence démontrée mille fois : les gens qui se suicident utilisent les moyens à leur disposition, mais cela ne veut pas dire que l’absence d’une arme à feu arrêtera le suicidé dans sa décision et cela veut encore moins dire que c’est la présence d’une arme qui incite le futur suicidé à passer à l’acte.

En Belgique, le suicide par arme à feu est à ce point marginal que l’INS est obligé d’amalgamer le taux de suicide arme avec celui par explosion pour obtenir un chiffre de 0,55 % de taux de suicide (statistique INS 2002), et ce, alors que notre pays connaît un taux de suicide supérieur à la moyenne de l’Union. Le suicide par arme à feu vient loin derrière les autres méthodes  » traditionnelles « .

Malheureusement, il faut bien reconnaître que les chances de survivre à une tentative avec arme à feu sont bien inférieures à celle qui utiliserait des médicaments (première méthode de suicide) pour ne citer qu’un exemple. La DAAA-AVWL dont je suis membre, est une association créée pour défendre les droits des amateurs d’armes à vivre leurs passions dans le respect du droit. Ce genre de propos dans des articles généralistes est de nature à insinuer dans l’esprit de gens mal informés l’idée que la détention légale d’armes constituerait un problème de société, alors qu’il n’en est rien.

Daniel Beets, Wezembeek-Oppem

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