Le retour à la nature

Les prix dans le Namurois sont dopés par l’arrivée des jeunes couples bruxellois, mais aussi par les pensionnés hollandais et les étudiants

Selon le bilan de l’Association du notariat de la province de Namur, le marché des résidences principales, des résidences secondaires mais aussi celui des appartements a été très soutenu en 2005. L’offre était inférieure à la demande, surtout en matière de terrains à bâtir (devenus trop rares), et la hausse des dernières années s’est poursuivie, voire accélérée. 2006 sera une année de consolidation, voire de légère augmentation.

Oasis de verdure, la région namuroise attire des acheteurs originaires de Bruxelles et du Brabant wallon : ils se concentrent tout au long des grands axes de communication routiers qui relient la région à Namur ou à Bruxelles. Ces nouveaux acquéreurs influencent le marché à la hausse, au grand dam des habitants du cru : à Gembloux, le prix des maisons a augmenté de 50 % en 5 ans, pour atteindre une moyenne de 170 000 euros. A Assesse, le prix moyen des terrains à bâtir atteint 34,32 euros/m2 , ce qui représente une hausse de 100 % en 5 ans, tandis que les maisons se vendent en moyenne à 169 625 euros (+ 50 % en 5 ans).

Mais si le sud de la province reste  » abordable  » par rapport aux envolées de prix que connaît le Nord, les prix y sont aussi en hausse : de 10 à 15 % en 2005.  » On assiste à un triple phénomène, explique Me de Francquen, notaire à Namur. 1. L’arrivée des Bruxellois et des Brabançons wallons. Contrairement à Bruxelles et ses environs, il est encore possible de trouver dans notre province des immeubles pour tous les budgets ; il suffit de descendre vers le Sud. 2. Les Luxembourgeois n’hésitent plus à s’installer à Namur et dans le sud de la province (en bordure de la N 4 et de la E 411) et à faire la navette, tout simplement parce qu’il fait bon vivre dans notre région. 3. Depuis 2005, nous voyons arriver chez nous beaucoup de Hollandais et de néerlandophones qui achètent une seconde résidence spacieuse et souvent luxueuse. Des habitués des maisons de vacances proches du lac de l’Eau d’Heure achètent de véritables résidences  » en dur  » : ce sont souvent des pensionnés, ou des personnes de 55 à 60 ans qui anticipent leur pension…  »

Le  » retour à la nature  » des nouveaux arrivants n’est pas sans influence sur les prix : les maisons moyennes ont augmenté de 40 % en 5 ans du côté de Ciney (143 300 euros) ou de Rochefort (115 755 euros), tandis qu’à l’extrême sud de la province les prix ont globalement augmenté d’environ 10 % à 15 % en 2005 : Beauraing (120 000 euros), Gedinne (110 000 euros), Couvin (104 779 euros)…

A Namur, il devient difficile de trouver une maison unifamiliale en dessous de 135 000 à 140 000 euros. Quant aux appartements, les notaires de Namur constatent une forte demande pour les petits et les moyens. La vente des maisons au-dessus de 300 000 euros est devenue plus difficile. Une nouveauté : la réforme de Bologne (causant la multiplication du nombre d’étudiants fréquentant les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, à Namur) va augmenter la demande de kots. Les maisons de maître du centre-ville, délaissées jusqu’à ce jour comme maisons unifamiliales (vu l’absence de garage), sont vendues à des investisseurs institutionnels et privés à des prix inespérés.

N.R.

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