Pourpre, un bonbon au parfum de scandale et un joli coup de com? © mars

Le M&M’s

Le Vif

Depuis cinquante ans, très exactement, Jaune et Rouge sont ses emblèmes, masculins, incontestables. Aujourd’hui, rien ne va plus. A cause d’une fille…

Son nom: Pourpre. Troisième personnage féminin (après Vert et Marron) dans la galerie des mascottes de la marque de confiserie M&M’s – acronyme de Mars & Murrie’s, ses deux fondateurs – et par lequel le scandale a surgi. Enfin, scandale principalement dans le chef de bien-pensants de la droite conservatrice américaine: pour ces derniers, de par sa couleur, Pourpre ne serait rien d’autre qu’un porte-drapeau déguisé du mouvement LGBTQIA+. Pour d’autres encore, et alors que M&M’s définit elle-même l’arrivée de Pourpre comme un signe supplémentaire d’ouverture et d’inclusion, ce nouveau personnage participerait à la propagation du wokisme, mouvement militant dont les adeptes se veulent attentifs (ou «éveillés» – awake, en anglais) face à toute discrimination ethnique, sexuelle, sociale ou religieuse. Pour eux, Pourpre défendrait donc moins une forme d’acceptation de l’autre (et singulièrement, de la femme) que la propagation d’idées gauchisantes peu acclamées par des Républicains dont la frange extrême est toujours acquise aux idées populistes d’un certain Donald Trump.

Face à cette fronde politisée, abondamment relayée sur les réseaux sociaux, la marque annonçait, le 23 janvier dernier, mettre sur pause l’utilisation de ses personnages dans ses relais publicitaires, qui seraient remplacés par l’humoriste Maya Rudolph, ex-pilier de l’émission télé Saturday Night Live. M&M’s aurait donc enclenché la marche arrière… pour, sans doute, mieux redémarrer.

Dans un récent communiqué, la compagnie annonce, en effet, la participation de la comédienne au spot qui sera diffusé lors du Superbowl (la finale du football américain) le 12 février, où «elle utilisera son talent comique afin d’aider M&M’s à poursuivre sa mission afin de créer un monde où chacun se sent à sa place». Une phrase sibylline, en forme de pied de nez au pôle conservateur, qui, en parallèle, dégage un parfum de coup médiatique: dans le même communiqué, on lit également que «toutes (les mascottes) ont une personnalité unique et les faire apparaître dans des endroits intéressants […] aide le monde à mieux les connaître.» De là à penser que, par la grâce d’un coup de com bien orchestré, la campagne de dénigrement devienne une formidable campagne de promotion…

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