Le bond de l’extrême droite wallonne

La situation de l’extrême droite francophone n’est absolument pas comparable à celle du Vlaams Blok : au Sud, l’extrémisme ne fait pas (trop) recette. Il n’empêche : c’est sa progression, davantage que sa puissance, qui doit inquiéter. Le prochain parlement wallon comptera 4 députés du FN : il en comptait un seul précédemment. Quatre autres députés extrémistes siégeront également au parlement bruxellois, soit deux de plus que ces cinq dernières années. Pas mal, pour un parti qui ne dispose pour ainsi dire d’aucune structure ni de la moindre personnalité charismatique. Pas mal non plus, alors que le FN a engendré quelques autres formations dissidentes, ce qui contribue à disperser û et donc à affaiblir û les votes de rejet. Seule l’addition des scores de toutes les listes d’extrême droite û 8,8 % û donne la juste mesure de la poussée brune au sud de la frontière linguistique. Le FN recueille, à lui seul, 8,1 % des voix wallonnes et 4,7 % des voix bruxelloises : en 2003, il y récoltait respectivement 5,6 et 3,5 %. Eloquent : dans le Hainaut, le Front national atteint 11 %, et 7 % à Liège. Pis : dans le canton de Charleroi, il rallie 16,9 % des suffrages, ce qui le place en deuxième position au hit-parade des partis politiques ! Peu de doute, donc : si l’extrême droite francophone se trouvait un chef de file charismatique et quelques  » gros calibres  » capables de fédérer les différents groupuscules en un seul vrai parti structuré, il y a fort à parier que la Wallonie, elle aussi, aurait un problème d’envergure. Voilà qui devrait inciter le PS à beaucoup de modestie et, surtout, à une grande vigilance… I. Ph. et Ph.E.

L e Vlaams Blok a étendu son emprise sur l’ensemble de la Région flamande, comme l’indique la carte ci-dessus, où le gris foncé est désormais généralisé : il n’y a plus guère de cantons où le parti d’extrême droite ne représente pas au moins 15 % de l’électorat ! Le Blok continue à étendre son influence au départ de ses foyers urbains initiaux, Anvers en premier lieu. Si rien ne change, les résultats élevés forgés dans la province anversoise û plus d’un quart des voix û pourraient prochainement se généraliser au nord du pays : la carte de l’implantation géographique du Blok virerait dès lors franchement au noir… Bruxelles résiste mieux que prévu. Et, si le Front national et ses dissidences (dont les scores sont regroupés sur la carte) progressent au sud du pays, ses zones d’influence restent actuellement limitées. C’est la province de Hainaut qui est la plus touchée, avec de fréquentes pointes au-delà de 10 %. Les scores du FN sont également inquiétants tout le long de l’ancien sillon industriel Charleroi-Liège.

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