L’avenir de la sécurité sociale en question

Le gouvernement Van Rompuy a bouclé le budget 2010-2011, mais le plus dur reste à faire à partir de 2012. L’enjeu des élections fédérales de 2011 est dès lors connu : l’avenir de la sécurité sociale.

Lors des discussions budgétaires, le gouvernement Van Rompuy a suivi très fidèlement la piste tracée par le Conseil supérieur des finances. L’objectif consiste à atteindre un budget en équilibre, en 2015. En 2010, un effort budgétaire de 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) devra être réalisé, majoré de 1 % en 2011. Mais les choses sérieuses se passeront entre 2012 et 2015 : il faudra alors économiser chaque année 1,3 % supplémentaire du produit intérieur brut (PIB). Cela fera 4,5 milliards d’économies en plus par an. Pas vraiment la joie.

Or les élections fédérales auront lieu en 2011. Le nouveau gouvernement sera en charge de l’exécution de ce rude plan d’économies. L’avenir de notre sécurité sociale deviendra alors la priorité des priorités. Pourra-t-on tailler dans les dépenses au point de mettre à mal tout le système ? Voudrons-nous davantage d’assurances individuelles et privées ? Voilà le thème principal de la prochaine campagne électorale. Or il est frappant de constater que le monde politique tout comme la plupart des économistes semblent ne se poser qu’une seule question : comment atteindre l’équilibre budgétaire ?

Mais là n’est pas le véritable défi. Ce qu’il faut faire, c’est prendre des mesures qui assurent à nos enfants et à nos petits-enfants un niveau de vie qui ne soit pas inférieur à celui que nous connaissons nous-mêmes. Un budget en équilibre ne devrait pas être un objectif en soi. Même pas en 2015. Ce ne sont pas les chiffres qui importent, mais les mesures qui devront être prises pour maintenir le niveau de vie de la population. Dans une récente interview, Fons Verplaetse, gouverneur honoraire de la Banque nationale, s’est exprimé en ces termes :  » Le fait que l’équilibre budgétaire soit atteint deux heures, deux mois ou deux années plus tard n’est pas une donnée primordiale à mes yeux ; ce qui est important, c’est la mise sur pied d’un plan qui renforce, structurellement, notre position concurrentielle tout en créant des emplois.  » Attendre le salut du gouvernement actuel sur ces points, ce serait trop lui demander. Mais le prochain gouvernement n’aura d’autre choix que de s’atteler à cette tâche contraignante. Pour que les conditions de vie matérielles de nos enfants et de nos petits-enfants ne reculent pas par rapport aux nôtres.

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ewald pironet

Un budget en équilibre ne devrait pas être un objectif en soi

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