L’Art, c’est forcément de la peinture ou de la sculpture ! Faux.

En dépit des tentatives d’assassinat, la peinture et la sculpture semblent bien résister. Malgré tout, d’autres opérations artistiques se taillent une belle part du marché. Des dispositifs originaux à l’origine d’un renouveau formel sans précédent.

Se traduisant par  » ce qui surgit là « , le terme  » happening  » fut employé pour la première fois en 1959 pour définir un événement esthétique mettant en scène l’artiste et appelant dans certains cas la participation du public. Version sophistiquée du happening, la performance repousse souvent les limites du supportable, mettant sous tension les nerfs du spectateur. Des mises en scène  » gores  » pour mesurer les limites de sa souffrance ou de ses peurs. Pionnier du Body Art (pratiques effectuées sur le corps ou avec celui-ci), Chris Burden s’est fait remarquer en demandant à un ami de lui tirer dessus à la carabine. Résultat ? Une balle dans le bras ( Shoot, 1971) ! Dénonçant la servilité de ses concitoyens, Oleg Kulik se  » transforma  » en chien ( The Mad Dog, 1994), aboyant et avalant des croquettes. Des pratiques provocantes qui, sous le couvert artistique, n’ont pas fini de diviser.

Né à la fin des années 1960, le land art regroupe des artistes intervenant directement – de manière aussi éphémère que spectaculaire – sur le paysage (naturel ou urbain). Couple singulier, Christo et sa femme Jeanne-Claude ont, notamment, empaqueté, à l’aide d’une immense toile blanche, le Pont-Neuf à Paris et le Reichstag à Berlin. Autres démarches proches du land art, les sculptures-architectures du Belge Arne Quinze ( Cityscape et The Sequence à Bruxelles) ou du Japonais Tadashi Kawamata prouvent l’extraordinaire capacité des artistes à constamment réinventer le panorama. Condamnées à disparaître, ces actions d’envergure resteront dans les mémoires – à l’instar des performances citées plus haut – par l’entremise de photographies et de vidéos.

L’heure est aux nouvelles technologies. Un pan entier de l’histoire de l’art utilise les dernières inventions. Chefs de file ex-æquo de l’art vidéo, Nam June Paik et Wolf Vostell. La même année (en 1963), ceux-ci présentent deux £uvres composées de téléviseurs. Voilà la machine lancée, entraînant avec elle une étonnante palette d’effets technologiques. On trouve aussi, dans cette  » high-tech  » catégorie, de nombreuses £uvres interactives sollicitant la participation active du public. Un exemple parmi d’autres, la Nixie Mixie Matrix de Boris Petrovsky se compose à première vue d’une centaine de tubes au néon. Via SMS ou Twitter, les visiteurs peuvent entrer des messages qui apparaîtront soudainement au c£ur de la matrice. Plus étonnant, une réponse est envoyée à chaque message via des moteurs de recherche.

Autant de développements et d’expériences artistiques s’éloignant de plus en plus de ce que l’on appelle communément une  » £uvre d’art « .

La semaine prochaine  » L’ART CONTEMPORAIN, C’EST FORCÉMENT DU GRAND « N’IMPORTE QUOI » ! FAUX.  »

GWENNAËLLE GRIBAUMONT

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire