Conclusion ? Emmenez vos enfants dans la nature. © GETTY

La nature au secours de l’immunité

On comprend de mieux en mieux le rôle de certains facteurs environnementaux dans le développement d’allergies, grâce entre autres à une expérience naturelle en Carélie.

La Carélie, province historique de Finlande a été scindée après la Seconde Guerre mondiale et la plus grande partie de son territoire a été cédée à l’Union soviétique. Les conséquences de cette scission sur le plan des allergies sont impressionnantes. En Carélie finnoise, on rencontre actuellement jusqu’à 10 fois plus de cas d’asthme, de rhume des foins, d’eczéma atopique que dans la partie russe. L’allergie aux cacahuètes n’existe pour ainsi dire pas en Russie (1). Outre la différence entre un mode de vie occidental moderne du côté finnois et un mode de vie traditionnel du côté soviétique, la perte de biodiversité pourrait être un facteur important (2).

Selon l’hypothèse émise par plusieurs scientifiques, la perte de contact avec la nature sauvage mène à une raréfaction de la vie microbienne dans et sur notre peau et nos muqueuses, et donc à un moins bon développement de l’immunité. De sérieuses indications le confirment. Les enfants qui vivent dans la campagne finnoise souffrent beaucoup moins d’allergies : sur leur peau vivent beaucoup plus de bactéries de beaucoup plus d’espèces différentes que chez les enfants qui vivent en ville (3). L’Acinetobacter, une bactérie courante du sol, est particulièrement bien représentée. La peau des enfants en Carélie russe présente systématiquement plus d’Acinetobacter que celle des Finnois, y compris de ceux qui vivent à la campagne.

Afin de tester l’effet des bactéries du sol, des chercheurs finnois ont mené une expérience avec des souris (4). Un groupe a grandi dans un environnement stérile, un deuxième dans des nids parsemés de terreau et un troisième dans une étable avec des moutons. Les souris en milieu stérile se sont révélées les plus sensibles aux allergènes déclenchant l’asthme. On a retrouvé dans les intestins des autres souris plus de bactéries du sol et dans leur sang un nombre plus élevé de protéines anti-inflammatoires, qui aident à contrôler les réactions immunitaires. Tout cela conforte des constats antérieurs, y compris chez l’homme, que l’exposition à la terre, la poussière et des résidus végétaux augmente la biodiversité dans l’intestin et assure des défenses plus performantes (5). Chez les personnes souffrant d’asthme allergique, par exemple, on retrouve moins de bactéries du sol dans l’intestin.

Conclusion ? Emmenez vos enfants dans la nature. Laissez-les jouer dans les bois, les dunes et la nature dès leur plus jeune âge. Il en seront en meilleure santé ! .

Références sur demande auprès de jan.etienne@bodytalk.be.

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