La maison avec jardin vend du rêve

Quoique certains biens soient deux fois moins chers que d’autres, s’offrir une maison à Bruxelles relève de plus en plus de la gageure.

A l’image des appartements, l’analyse du marché des maisons en territoire bruxellois est loin d’être une sinécure pour les notaires de la capitale. Comment, en effet, parvenir à tirer des conclusions générales en prenant comme références des biens qui partagent si peu de caractéristiques communes ? De part et d’autre de la Région, les maisons s’apparentent tantôt à des habitations de rangée modestes, tantôt à des maisons ou des hôtels de maître, voire à des 4-façades plus ou moins cossues. Sans compter que les statistiques des notaires englobent également les villas…

Face à la délicate tâche de comparer l’incomparable, Olivier Neyrinck, notaire à Jette, se borne à dégager, pour l’année écoulée, des tendances générales, reprenant le découpage géographique effectué pour les appartements : de la zone ouest à celles du centre-nord et du sud-ouest de Bruxelles, les maisons évoluent dans des gammes de prix plus ou moins similaires. Soit de l’ordre de 250 000 à 300 000 euros pour la première, 300 000 à 350 000 pour la seconde, et jusqu’à plus de 500 000 pour la troisième.

En y regardant de plus près, il y a lieu d’observer certaines évolutions importantes à la hausse ou à la baisse du prix médian des maisons selon les communes. La plus remarquable en la matière est la chute de valeur de 34,4 % qui grève Bruxelles-Ville (315 000 euros). Et ce, sans explication apparente, si ce n’est le fait que plus de maisons modestes s’y sont sans doute échangées en 2015 par rapport à 2014 ou inversement. Autre mouvement notable, une progression de respectivement 12,3 %, 9,2 % et 8,6 % à Etterbeek (455 000 euros), Auderghem (415 000 euros) et Jette (296 000 euros). Les 15 autres communes sont sujettes à de plus maigres variations, plafonnant à ± 5 %.

Le nouveau marché de la colocation

Face à des prix qui ne cessent de monter, qui peut encore rêver s’offrir une unifamiliale dans la capitale ? Voire couvrir les frais de son entretien et les taxes – salées – qui s’y rapportent ? Outre les publics les plus nantis, le marché des maisons s’est ouvert à une nouvelle frange sinon de candidats acquéreurs, du moins d’occupants : les colocataires. Soit une forme de vivre-ensemble qui prend de plus en plus d’ampleur à Bruxelles puisqu’une location sur dix est une colocation.  » Le développement de la colocation semble être passé à la vitesse supérieure « , atteste Isabelle Raes, notaire à Molenbeek-Saint-Jean. Et pour cause, il s’agit d’une formule  » win-win  » pour les deux parties.  » Les colocataires y trouvent leur compte en limitant leur charge locative et en bénéficiant d’un espace de vie plus grand, tandis que le propriétaire est en mesure de demander un loyer plus avantageux que si l’immeuble était loué à un couple ou une famille « , acquiesce-t-elle en indiquant l’ouverture, à terme, d’opportunités nouvelles avec, à la clé,  » un impact sur l’évolution des prix des maisons comme des immeubles de rapport « . D’autant plus si ces derniers sont en proie à une ou plusieurs infractions urbanistiques difficilement régularisables…

Frédérique Masquelier

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