Emilie aime les combats, pas la violence. © Bruno Mullenaerts

Kung-fu-fou

Le Vif

Kung-fu, c’est l’histoire d’Emilie, une petite fille devenue grande qui aime les paillettes mais pas les robes, la lutte à mains nues mais pas la violence. C’est surtout la dernière pièce de Denis Laujol, avec Emilie Guillaume – aussi à la cocréation – et Felipe Salas. Un deux en scène détonnant de résilience et d’amour, de combats, de sauts, d’ombres, de chinoiseries et d’ autres mots.

Quelle est la genèse du spectacle?

Emilie Guillaume: Olivier Blin, le directeur du Poche, m’a contactée. Il suivait mon parcours et voulait depuis longtemps faire un spectacle sur l’ Asie (NDLR: Emilie a étudié le cirque en Chine). Il pensait qu’un spectacle basé sur une fille comme moi pouvait aboutir à quelque chose.

Denis Laujol: Il m’a dit qu’il voulait me présenter quelqu’un avec qui je devrais travailler. On s’est rencontrés, ça a collé.

Vous avez multiplié les rencontres…

D.L.: Oui, pour apprendre à se connaître. Un des premiers exercices fut de se mettre face caméra pour parler du spectacle dont on rêvait.

E.G. : Il y avait pas mal de similitudes formelles entre nous: papillons, ombres qui disent la violence, cauchemars…

D.L.: Ça nous a permis de décrocher de l’aspect psy du spectacle, de partir sur quelque chose d’onirique. J’ai fait parler Emilie. Le théâtre et la vie sont liés. Si on ne décloisonne pas, ça ne marche pas.

E.G.: Je lui ai donc présenté Felipe, mon compagnon circassien.

D.L. : Quand je disais que la vie et le théâtre s’imbriquent: ils fonctionnent parfaitement en duo de scène.

Et l’écriture?

D.L.: J’ai écrit une trame. Puis on s’est vite mis au plateau, en impro. C’est un spectacle qui parle de corps, il ne devait pas être bavard.

E.G.: De notre côté, avec Felipe, on a travaillé des chorégraphies de combat à partir de cette trame.

De quoi parle le spectacle?

D.L. : De violence. Comment on l’emmagasine, comment on la digère, comment on la transforme. De couple et de sexisme aussi: on est sur un spectacle où un couple apprend à se frapper sans se faire mal.

Comment avez-vous travaillé?

D.L. : En équipe! Dès le départ. Tout le monde a son mot à dire sur tout. Ce qui permet des échanges, une force collective.

Kung-fu, au Poche, à Bruxelles, du 31 janvier au 18 février.

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