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Indignation sélective

Le Vif

«Regardez ça», a tweeté, ravie, la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA). Même Greta Thunberg se passera cette année du sommet climatique des Nations unies. Le ton était donné: ne pas se rendre à ce que Thunberg qualifie de «cirque de greenwashing, de tromperies et de mensonges» dans un pays (NDLR: l’Egypte) qui bafoue les droits de l’homme est une solide façon de se sentir droit dans ses bottes.

Alors qu’elle devait présider la délégation belge, Demir joue la carte de l’indignation morale face aux violations des droits de l’homme pour se dérober. Et elle se saisit de ces activistes du climat que la N-VA aime tant ridiculiser comme excuse élégante pour nier le sommet.

Mais une ministre n’est pas activiste.

Les activistes enragent et sont en burnout parce que trop de politiques font ce que notre ministre donne à voir sur le plan climatique, comme mettre en doute les objectifs climatiques européens, ou lorsqu’il apparaît que la Flandre n’atteint pas ses objectifs en matière d’émissions.

Une ministre a, au contraire, des responsabilités. Protéger les citoyens, entre autres. Et tenter, avec les autres dirigeants, d’appréhender les crises en dépit d’énormes divergences de vue, même si cela avance à la vitesse d’une tortue. Il n’existe pas d’autre option pacifique sur un théâtre mondial aussi complexe. […]

Voilà pourquoi une ministre du Climat qui s’indigne des violations des droits de l’homme en Egypte mais visiblement nettement moins des victimes climatiques à l’échelle mondiale fait avant tout preuve d’indignation sélective et irresponsable.

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