Hockey: Pékin à l’horizon

Médaillée de bronze aux championnats d’Europe, l’équipe belge de hockey a gagné son ticket pour les Jeux olympiques. Six des joueurs du club de Waterloo, le Watducks, sont présélectionnés et devraient partir à Pékin.

On attendait cette qualification depuis 32 ans ! La victoire de l’équipe belge de hockey, l’été dernier, contre l’Allemagne, championne du monde en titre, a ouvert à nos Diables les portes du paradis olympique. Pour le club de hockey de Waterloo, ce succès a un petit parfum de satisfaction supplémentaire : ses joueurs constituent depuis quelques années l’ossature de l’équipe nationale. Six d’entre eux, Cédric de Greve, 29 ans, Alexandre de Saedeleer, 20 ans, John-John Dohmen, 20 ans, Maxime Luycx, 25 ans, Benjamin van Hove, 27 ans, et Thomas van den Balck, 25 ans, seront vraisemblablement du voyage en Chine.

L’annonce de leur présélection, en décembre, ne les a pas vraiment surpris.  » On fait tous partie du groupe de base qui a qualifié la Belgique « , rappelle Cédric de Greve, gardien de but de l’équipe nationale. Un groupe dans lequel l’entraîneur australien Adam Commens a intégré d’autres joueurs, afin de créer une certaine émulation entre eux. Ils sont donc 22 à rêver de la sélection finale, et il n’y a que seize places. La pression monte.  » C’est un phénomène nouveau, relève Thomas van den Balck, le capitaine de l’équipe. Avant les championnats d’Europe, on dénombrait moins de candidats et le choix se faisait plus naturellement. Le coach nous a prévenus : les résultats en club seront l’un des critères de sélection « . Ce qui ne fait pas peur aux joueurs de Waterloo : ils abordent les play-offs en tête du championnat, après avoir disputé les finales des quatre dernières années.

Ce bilan sportif est évidemment encourageant pour ce club, né du rapprochement entre les équipes de Waterloo et de Lasne, voici vingt ans. Il compte aujourd’hui plus de huit cents membres, ce qui, en termes de licenciés, en fait l’un des trois plus importants du pays.

Cet engouement pour le hockey profite à l’école de jeunes qui forme les futurs talents de l’équipe première à partir de 6 ans. Ils apprennent le jeu, bien sûr, mais aussi les valeurs de ce sport :  » le respect de l’adversaire, le fair-play et l’esprit de groupe « , énumère Alexandre de Saedeleer, un joueur pur produit de Waterloo. Son père a participé aux Jeux olympiques de Montréal et ses frères jouent en division d’honneur avec lui.  » Il règne ici une mentalité que beaucoup de joueurs nous envient, enchaîne Benjamin van Hove, formé à Uccle mais qui a rejoint les Ducks voici neuf ans. Le Watduck est une équipe soudée qui attire les meilleurs.  » Et ils viennent parfois de très loin : l’équipe compte en effet un septième international en la personne de l’attaquant argentin Juane Garreta.

Par définition, l’équipe première joue le rôle de locomotive pour l’ensemble du club et sert de modèle aux plus jeunes.  » Cette responsabilité est très motivante « , insiste John-John Dohmen, la dernière recrue du groupe. Et de la motivation, il leur en faut ! Car ces amateurs suivent quotidiennement un entraînement très professionnel.  » Nous faisons entre quatorze et quinze heures de sport par semaine, sans compter les déplacements, calcule Maxime Luycx. Il faut y ajouter les trois entraînements en club et le match du dimanche.  » Les copines et les loisirs trinquent…

 » Il faut aussi concilier le sport et la vie professionnelle « , précise Cédric de Greve, qui exerce comme vétérinaire lorsqu’il n’est pas sur le terrain. Tous ces joueurs travaillent l’équivalent d’un mi-temps en plus de leur emploi. Et cet agenda fou n’est pas prêt de se calmer ! Car à l’issue du championnat, ce rythme va encore s’accélérer. La fédération a toutefois mis en place un système de compensation financière qui devrait permettre aux joueurs de ne rien perdre du fait de leur engagement sportif. Les montants en jeu, qui varient en fonction des revenus de chacun, n’ont pas été rendus publics.

Objectif : la Belgique dans le Top 8

Confiants, les six de Waterloo gardent toutefois la tête froide. Ils sont conscients qu’en cas de blessure tous leurs sacrifices auront été vains. Or la multiplication des matchs et des entraînements en augmente le risque.  » La charge en exercice physique est très lourde et le corps est beaucoup plus sollicité, reconnaît Cédric de Greve, qui souffre d’une déchirure musculaire au dos. Mais l’enjeu d’une participation aux jeux olympiques est énorme, alors on se donne à fond. » Thomas van den Balck, lui, récupère d’une entorse au genou. Les deux joueurs, absents des terrains pendant quelques semaines, devraient retrouver leurs camarades pour les demi-finales du championnat.

Quelle que soit la décision finale de l’entraîneur et les noms des joueurs qui défendront nos couleurs à Pékin, les six garçons espèrent que les Diables conserveront cette alchimie particulière qui leur a permis de se transcender contre l’Allemagne. Ils savent que les Belges ne font pas partie des favoris.  » Mais la Belgique figurera dans le top huit  » pronostique Maxime Luycx. Et si possible avec eux…

O. H.

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