Hamsters, mes chers amis !

Je n’ai rien contre vous. Vraiment. Quelques-uns de mes meilleurs amis sont des hamsters. D’ailleurs, ils m’invitent régulièrement pour une petite bouffe à la maison. Et, franchement, je peux le dire : cette histoire d’odeurs, c’est très surfait. Bon, je ne dis pas que, quand j’arrive chez eux, mes narines ne sont pas un petit peu titillées. Mais, avant même qu’on ait fini l’apéro, je ne remarque déjà plus rien. Tout ceci pour dire que les hamsters n’ont pas à se déplacer jusque sous mes fenêtres pour crier vengeance et brûler des vieux numéros du Vif L’Express. Et que, si j’ai provoqué la juste colère de quelques-uns d’entre eux, j’en suis désolé.

Les plus fidèles lecteurs de cette chronique se rappelleront que, il y a deux semaines, j’avais dressé une liste de ce dont il valait mieux, désormais, éviter de rire. Une fatwa est si vite lancée. Et, entre les animaux domestiques, les intégristes de tous bords, Lakshmi Mittal et Van Cau, j’étais arrivé à la conclusion qu’il n’y avait plus que trois sujets qui pouvaient prêter le flanc à la satire : Geert Lambert, parce qu’il préside un parti inconnu de ce côté-ci de la frontière linguistique, La Poste, parce qu’elle est vendue aux Danois, et les hamsters. Erreur, grave erreur !

Si Geert Lambert n’a pas encore réagi (il attend qu’on lui traduise ma prose), si La Poste a envoyé une protestation (mais, comme elle est partie en Prior, elle devrait m’arriver vers Noël 2023), les hamsters ont tenu à riposter vigoureusement. Enfin, pas eux directement (ils auraient bien voulu, mais, depuis qu’ils ont bouffé le câble de leur ordi, ils ne peuvent plus envoyer de mails). Mais une dame, sûrement charmante, sauf quand on s’attaque à ces rongeurs.

Elle m’apprend que  » si quelqu’un fait souffrir un hamster, la personne qui en serait informée a le devoir moral d’en informer la police (…)  » Du coup, j’ai relu mon papier, histoire de voir à quel moment j’avais bien pu exiger que la torture sur hamsters soit reconnue comme discipline olympique. N’ayant trouvé nulle trace d’une telle suggestion, je suis arrivé à la conclusion que la souffrance que j’avais infligée à ces animaux était purement morale : ils avaient lu la chronique et en étaient depuis fort marris.

Comme je ne tiens pas à avoir des hamsters marris sur la conscience, je veux donc préciser que si j’ai blessé la sensibilité d’un quelconque animal, je le regrette sincèrement.

Cela dit, vous imaginez, si j’étais dessinateur ? Si j’avais représenté un hamster avec une bombe dans les bajoues, c’est sûr, à cette heure-ci, ma femme serait veuve, ma fille, orpheline, et vous, cher lecteur/chère lectrice, (vaguement) inconsolable. Purée, vivement la retraite !

Marc Oschinsky

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