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Majoritaires sur les campus, les filles gravissent difficilement les échelons de la hiérarchie

Aujourd’hui, les filles sont davantage scolarisées que les garçons, remarque Hedwige Peemans-Poullet, de l’Université des femmes. Mais, malgré cela, elles décrochent plus difficilement un emploi, moins bien rémunéré.  »

Depuis 2000, les étudiantes sont pourtant majoritaires à l’université, en Wallonie et à Bruxelles. En 2001-2002, elles étaient 31 714, pour 30 715 garçons. Elles y sont aussi plus nombreuses à réussir des études : 9 944 diplômées en 2001-2002. Mais elles se concentrent généralement dans les sciences de la santé (2 022 diplômées) et, plus encore, en sciences humaines et sociales (6 599), au détriment des sciences dites  » dures « .

Le pourcentage des femmes au travail entre 15 et 64 ans reste inférieur à celui des hommes, même s’il a augmenté de 37 % en 1985 à 51, 4 % en 2002. Issues d’une enquête de l’Institut national de statistique (INS) auprès de 90 000 Belges, ces données adoptent les critères du Bureau international du travail (BIT). Le taux d’emploi y est quelque peu  » gonflé  » : il reprend les travailleurs sous contrat formel, mais aussi ceux qui ont travaillé au moins quelques heures au cours d’une semaine de référence, soit les chômeuses en ALE (agence locale pour l’emploi), les étudiants jobistes, etc.

La progression des femmes s’explique en partie par le succès du temps partiel qui concerne 37,4 % des travailleuses pour… 5,6 % des travailleurs. Le chômage féminin reste, lui aussi, supérieur à celui des hommes, mais il s’est réduit de 17,9 % à 8,2 %, entre 1985 et 2002. Selon le BIT, ce taux, inférieur au taux officiel, recouvre les personnes sans emploi prêtes à travailler, qu’elles perçoivent ou non une allocation de l’Onem.

Dans les différents secteurs, la seule féminisation un peu significative, au cours des dernières années, concerne les emplois subalternes : en 2002, on a recensé 51 % d’ouvrières et d’employées non qualifiées, pour 46 % en 1995. Dans le même laps de temps, la part des femmes parmi les dirigeants d’entreprise et les cadres supérieurs est restée à 30 %, même si 54 % des femmes continuent à investir les professions intellectuelles et scientifiques.

Bref, entrées plus tard sur le marché du travail, occupant des postes moins élevés ou à temps partiel, les femmes perçoivent un salaire mensuel brut qui atteint 83, 3 % de celui des hommes, selon l’INS. Un écart qui se réduirait, puisque le salaire féminin n’était que de 81,5 % en 1995. Enfin, selon l’Institut pour l’égalité des chances, la différence salariale atteindrait 2,41 euros l’heure, en défaveur des femmes. Une partie de ce montant (1,26 euro) ne peut être expliquée objectivement.

Dorothée Klein

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