FEDIMMO, PARTENAIRE IDÉAL ?

L’Etat devra débourser, dès l’occupation de la tour des Finances en 2013, un loyer de 5,4 millions d’euros pendant au moins vingt-cinq ans, lequel loyer sera déjà indexé en 2014. Cela suppose de sérieuses garanties du côté du promoteur privé. Or la Cour des comptes, qui a épluché l’exécution des contrats de bail conclus par la Régie des bâtiments entre 2000 et 2008, a émis un constat sévère à l’égard de Fedimmo.

Pour les contrats conclus à partir de 2006, la gardienne de l’orthodoxie budgétaire a relevé, dans son 167e cahier, une série de lacunes qu’elle résume :  » D’une manière générale, les contrats passés avec Fedimmo offrent une sécurité juridique moindre au locataire.  » Et de s’interroger, le 18 août 2010, dans un courrier adressé au ministre Reynders, que Le Vif/L’Express a pu se procurer :  » Les différences spécifiques des contrats passés avec Fedimmo portent à s’interroger sur leur nécessité réelle, dès le moment où les autres promoteurs ont accepté des conditions plus conformes aux usages et aux prescrits légaux.  » Fedimmo bénéficierait d’un traitement de faveur ? Ce passage a disparu dans le rapport final…

La cour stigmatise, en particulier, le dossier WTC III, à Bruxelles. Selon elle, l’ampleur des travaux a été sous-estimée par la Régie et Fedimmo. Les travaux de rénovation se sont prolongés.  » Une telle prolongation remet complètement en cause l’équilibre global des conventions initiales « , souligne encore la cour dans sa lettre à Reynders. Mais, ici encore, ce passage interpellant a été supprimé dans le rapport final. Bref, peut-on craindre que ce scénario se reproduise à Liège ?

 » Comme je l’ai déjà dit à la Chambre, il ne faut pas confondre le dossier de la tour avec les dossiers de sale & rent back, spécifiques de par le contexte politique de l’époque et les délais dans lesquels ces dossiers ont été montés, répond Laurent Vrijdaghs, directeur général de la Régie des bâtiments. Ici, il s’agit d’un contrat de promotion immobilière. Nous avons défini les besoins bien avant de lancer le marché public.  » Martine Rorif, de Fedimmo, confirme :  » Dans le cadre de ce marché, nous avons l’obligation vis-à-vis de l’Etat de délivrer un immeuble avec des critères bien définis dans le cahier des charges. Fedimmo prend tous les risques.  » Mais, toujours selon Martine Rorif, l’obligation pour Fedimmo de revoir une première fois sa copie et les éventuels recours devant le Conseil d’Etat risquent de retarder les travaux de quelques mois. A suivre.

TH.D.

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