[EXTRAITS]

Espionnage et sabotage en Belgique

 » Le 22 juillet 1944 se présenta, dans les locaux de la Sipo-Sd (police de sécurité allemande) de Liège, un officier dépêché par le bureau central de Bruxelles qui exposa d’emblée le but de sa visite : depuis quelques jours, un service de caractère assez spécial avait été constitué au sein de la Sipo-Sd/VI de la capitale aux fins de recruter, aux quatre coins de la Belgique, des agents tout à fait secrets appelés à rester au pays, même si les Allemands se trouvaient dans la nécessité d’abandonner momentanément nos régions. Ces agents, chargés d’une mission d’espionnage et de sabotage, ne devaient aucunement être compromis par une activité ou des opinions pro-allemandes notoires en Belgique. Tous devaient être recherchés parmi les milieux sûrs et d’une discrétion à toute épreuve, de préférence chez des techniciens, capables d’assimiler rapidement les diverses techniques et méthodes de sabotage […].  »

Un réseau de taupes

 » Le service chargé des activités d’espionnage politique avait pris en charge l’organisation d’un réseau de  »taupes » en vue de récolter non seulement des informations d’ordre politique, mais aussi militaire et autres, après le départ des Allemands. Un de ces réseaux devait opérer dans la région des Fagnes. A cet effet, à la fin du mois d’août 1944, alors qu’ils avaient suivi leur chef G. Graff à la Sipo-Sd de Dinant, Jean Pirmolin et son inséparable comparse Jean Peeters furent convoqués à Bruxelles, au bureau du capitaine Karl-Theodor Moskopf, 409, avenue Louise. Ordre leur fut donné de rester en Belgique après l’évacuation des armées allemandes et de constituer à l’arrière des troupes alliées un maquis ayant comme but de saboter les installations militaires et de recueillir le plus de renseignements possible de nature à intéresser les services d’information allemands […].  »

Les équipes se dispersent

 » Les quelques succès enregistrés dans le domaine des Stay-Behind et des infiltrations sont à mettre au crédit de la branche militaire. Celle-ci avait su préserver l’essentiel de ses cadres, des gens expérimentés et capables, tranchant singulièrement, à quelques exceptions près, avec le ramassis de dilettantes opérant dans les rangs de l’  »Amt VI ». En outre, vu la tournure des événements militaires, on comprend aisément que les candidats ne se bousculaient pas au portillon. Et pourtant, il y en eut. Contrairement au bureau flamand de  »Siegfried », le groupe wallon (Lambinon) ne réalisa aucun parachutage. Les équipes  »Ardennes » et  »Meuse », n’ayant pas terminé leur instruction, se dispersèrent à l’approche des troupes alliées. Le groupe  »Téléphone », depuis fin janvier 1945 transféré au bureau allemand de  »Siegfried », ne put être mis en action pour les mêmes raisons. Cependant, évacuant en direction du sud, il reçut une dernière mission, à Prague. Le groupe  »Waterloo » connut un début d’exécution, mais échoua…  »

NB : les intertitres sont de la rédaction.

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