Et si on instruisait les élèves ?

Le livre est imposé dans plusieurs écoles et je ne préciserai pas son titre, seulement le sujet : une histoire d’amour ! Une histoire si mal racontée, si superficielle, si peu intéressante, si remplie de magie et de parapsychologie qu’il m’a fallu toute ma sympathie pour Carole pour arriver au bout. Comment peut-on imposer la lecture de pareille médiocrité à des jeunes ?

La réponse est venue d’un collègue bien malheureux :  » On ne peut plus imposer la littérature classique, on est obligés de toucher aux centres d’intérêt des élèves. On ne donne plus que ce genre de littérature. Oui, littérature, car cet auteur a obtenu le Goncourt.  » […] Plusieurs élèves m’ont même dit :  » Vous trouvez ça normal, vous, qu’on étudie des tags et des graffiti au cours de français ?  » Et quand j’ai sagement répondu que tags et graffiti pouvaient être la base d’une réflexion, d’un travail intéressant et en français correct, la réaction n’a pas tardé :  » On n’en a rien à f… de ces trucs !  » Et je ne cacherai pas que mon plus grand succès en classe a été Les Adieux d’Hector et Andromaque, tout petit extrait de L’Iliade, texte permettant d’aborder l’amour et la guerre, l’histoire et la mythologie, la psychologie et la morale… […] Oui, j’ai appris le tricot à l’école, j’y ai surtout appris à lire des livres qui m’ont rendue plus digne, plus compréhensive… plus heureuse !

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