En vacances pour la vie

Les Bronzés 3 – Amis pour la vie marque les retrouvailles inégales mais rigolotes d’une belle bande de comiques et de leur réalisateur fétiche Patrice Leconte

S’il est malheureusement à peu près sûr que les Monty Pythons ne referont plus de film ensemble, le retour au grand écran de la bande du Splendid était dans l’air du temps depuis quelques années déjà. Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier et Gérard Jugnot ont toujours gardé de bonnes relations personnelles, à la différence des John Cleese, Terry Gilliam et consorts. Leurs retrouvailles cinématographiques devaient initialement se faire dans Astérix en Hispanie, que Jugnot était appelé à réaliser. Clavier en avait soufflé l’idée, imaginant que chacun ferait une apparition dans le film inspiré par la bande dessinée d’Uderzo et Goscinny. Une fois ce projet tombé à l’eau, pour effacer la déception de Jugnot, il revint à la charge et suggéra que la joyeuse bande se remette à écrire ensemble un film dont tous seraient les vedettes.

C’est ainsi que fut prise, au terme de quelques mois de débat sur la meilleure idée de scénario, la décision somme toute logique de donner une suite aux aventures des Bronzés. Presque trois décennies s’étaient écoulées depuis les (énormes) succès du premier film de 1978, et des Bronzés font du ski réalisé un an plus tard. Mais l’envie était là, accompagnée très vite d’un désir de se  » rattraper  » financièrement en se distribuant des cachets de stars qui viendraient compenser la frustration d’avoir bien peu bénéficié, à l’époque, d’un double triomphe commercial ayant surtout profité à ses producteurs et distributeurs… Voilà pourquoi Les Bronzés 3 – Amis pour la vie est un film à très gros budget, dont les enchères furent remportées par Christian Fechner, un producteur qui avait déjà travaillé avec Patrice Leconte, évidemment convié à mettre la chose en scène, puisqu’il avait déjà commis les deux premiers films.

On mentirait en qualifiant de très convaincant le scénario qui fait se réunir, dans un hôtel de luxe que gère tant bien que mal Popeye (Lhermitte), les ex-vacanciers du Club Med des années 1970. Plus que l’histoire, en fait un simple prétexte, ce sont les gags et les numéros d’acteurs que le public viendra goûter avec une légitime envie de bien rire. Et l’on rit, assez souvent, surtout avec un Christian Clavier (enfin) revenu à sa meilleure forme burlesque, et un couple Jugnot-Balasko de Français moyens caricaturalement égoïstes, râleurs et même parfois odieux. Moins réussis sont les personnages de Lhermitte (transparent), de Chazel (peu comique) et surtout de Michel Blanc, étonnamment décevant dans la nouvelle version de son Jean-Claude Dusse, pourtant aux yeux de beaucoup le héros le plus hilarant des deux premiers épisodes…

L.D.

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