La députée ex-Open VLD n’avait plus mis les pieds au parlement flamand depuis deux ans. © belga image

El Kaouakibi, show devant

Le Vif

La façon dont la «Beyoncé» déchue de l’Open VLD a médiatisé la levée de son immunité parlementaire pour cause d’ennuis judiciaires a gêné et agacé les députés flamands.

Elle a tenu à soigner sa sortie. Le 19 octobre, jour de séance plénière au parlement flamand, Sihame El Kaouakibi se pointe dans l’hémicycle. Cela fait quasi deux ans qu’elle n’y a plus mis les pieds pour cause de maladie mais, surtout, de retrait forcé de la vie politique. C’est la conséquence des soupçons de détournement de subsides publics destinés à un projet pour jeunes Anversois et qui valent à l’entrepreneuse d’avoir à s’expliquer devant la justice. Ce jour-là, la toujours députée mais ex-Open VLD tient à exercer son droit de parole avant de connaître le sort que l’assemblée entend réserver à son immunité parlementaire.

Son apparition, toute de blanc vêtue, cause l’émoi. Sa venue n’était pas attendue, les manifestations de bienvenue se font rares: quelques poignées de main furtives se perdent entre des députés qui se dérobent. La gêne enfle à la vue de l’équipe de télévision qui accompagne El Kaouakibi pour les besoins d’un docu commandé par la VRT sur l’icône déchue de la diversité. «Je tremble, sortir de deux ans d’isolement n’est pas évident», souffle-t-elle, entre autres pour les besoins de l’enregistrement.

La caméra tourne

L’ assemblée sent le piège, pas question d’admettre qu’une prise de parole sous l’œil des caméras ne vire au show. C’est donc à huis clos que Sihame El Kaouakibi, le mouchoir à la main, s’exprimera avec l’émotion voulue, admettra des fautes, s’apitoiera sur son sort et celui de ses proches, pour demander elle-même la levée de son immunité.

A la sortie, son médecin, présent dans les parages, se porte à ses côtés et la caméra se met à tourner. Regain de malaise. Là où certains élus saluent son courage, d’autres, plus nombreux, s’agacent de ce qui passe pour du mauvais théâtre. La vedette du jour jouera les prolongations sur Instagram pour s’y plaindre d’avoir été censurée par le huis clos qui lui a été imposé. Non sans se défendre de toute mise en scène, de clamer être la dernière à chercher les feux des projecteurs. Ce n’est pas l’impression qu’elle a laissée.

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