Drone de guerre

Le programme européen d’avions de combat sans pilote vient d’être lancé. Objectif : la défense de demain

Les stratèges militaires travaillent désormais à une  » aviation de combat sans pilote « . Le projet européen de drone armé vient ainsi d’être officiellement lancé par la Direction générale de l’armement (DGA). Nom de code : Neuron. Concrètement, d’ici à cinq ans, les industriels des six pays partenaires – le français Dassault (le maître d’£uvre), Saab (Suède), Aliena (Italie), EADS Casa (Espagne), Hai (Grèce) et Ruag (Suisse) – devront concevoir un premier prototype. Montant du contrat : 405 millions d’euros.  » Il ne s’agit pas d’un besoin militaire immédiat, mais d’inventer l’avion de demain en se fondant sur les domaines d’excellence de chaque pays « , s’enflamme un des participants.

Après les programmes Eurofighter et Rafale, l’Europe n’a plus d’horizon dans un domaine aussi sensible que l’aviation de combat classique. Elle doit  » entretenir des technologies et en acquérir de nouvelles dans des secteurs aussi variés que la furtivité ou les matériaux afin d’être encore dans la course en 2030 « , renchérit un sénateur français, coauteur d’un rapport sur les drones. Le projet Neuron vise aussi à ne pas perdre trop de terrain sur les Etats-Unis, dont les investissements dans ce domaine se chiffrent à des milliards de dollars. Le temps presse, puisque des drones tueurs sont couramment utilisés depuis un dizaine d’années sur tous les champs de bataille. Avec des faits d’armes : le 15 novembre 2001, en Afghanistan, un Predator a abattu Mohamed Atef, un des principaux lieutenants de Ben Laden. Dirigé depuis le sol, l’aéronef aurait d’abord repéré sa cible à l’aide de son radar, puis de sa caméra vidéo, avant de la détruire avec ses missiles antichar guidés par laser.

Plus vite et moins haut

Même carton, un an plus tard, au Yémen, lorsqu’un engin similaire a tué six membres présumés d’Al-Qaeda. Plus récemment encore, en Irak, des avions sans pilote ont servi pour protéger les soldats américains.

 » Le Neuron sera un démonstrateur technologique plus élaboré, prévoit Jacques Sandeau, responsable des programmes aéronautique à la DGA. Il évoluera plus vite et moins haut, emportera dans sa soute plus d’armes et effectuera des missions d’attaque plus variées.  » A condition que le drôle d’oiseau aux allures de chauve-souris vole. Réponse au tout début de l’année 2011.

Bruno D. Cot

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