
Dieu est avec le tsar
Nicolas II, le dernier tsar, assassiné en 1918 avec toute sa famille, fait l’objet chaque année d’une dévotion religieuse qui ne faiblit pas. Où se mêlent nationalisme, nostalgie et revanchisme.
Après trois siècles de règne tsariste, les bolcheviques assassinent le 17 juillet 1918 la famille de Nicolas II Romanov, le dernier tsar de Russie, en tant que symbole d’un empire chrétien. C’est sous le régime communiste, dans les années 1970, que les premiers pèlerins orthodoxes affluent devant la demeure d’Ekaterinbourg où Nicolas, sa femme Alexandra ainsi que leurs cinq enfants ont péri. Sous l’ordre de Boris Eltsine, qui dirigeait alors la section du parti dans l’oblast de Sverdlovsk, le régime soviétique décide alors de détruire ce lieu de dévotion. Il faudra attendre le 20 août 2000 pour que Nicolas II et sa famille soient canonisés par la puissante Eglise orthodoxe russe, sur base de leur martyre, de l’attachement historique et de la vénération populaire dont ils font l’objet. La construction de l’église de Tous-les-Saints, dénommée également » église sur le sang versé en l’honneur de tous les Saints resplendissants dans la Sainte-Russie » a débuté cette année-là à l’endroit où se situait la maison du septuple crime. Nicolas II est ainsi devenu le nouveau symbole fort de la Russie monarchiste. Depuis, des dizaines de milliers de pèlerins venant de tout le pays commémorent sa disparition en lui demandant pardon chaque année, le 17 juillet, lors de grandes marches, de messes et de prières, qui attirent également des fanatiques et des nostalgiques de la période tsariste. Une revanche pour l’Eglise orthodoxe, opprimée sous le règne soviétique, et qui peut aujourd’hui compter sur le soutien de Vladimir Poutine.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici