Deux métropoles, deux réalités

Le Vif

Comparer les deux pôles urbains peut sembler quelque peu périlleux. Anvers et Bruxelles, malgré leur proximité géographique, présentent des caractéristiques a priori bien distinctes. «On a, d’une part, une ville qui est un poste de commandement, siège de nombreuses institutions nationales et internationales, un centre de la finance, etc. D’autre part, Anvers est une ville dont l’essentiel des activités sont liées à sa situation portuaire. Elle s’inscrit aussi dans le contexte d’une Flandre plus prospère que la partie francophone du pays», fait remarquer Gilles Van Hamme, qui enseigne la géographie économique à l’ULB.

A entendre le chercheur, il convient néanmoins d’éviter d’établir des différences trop nettes entre Bruxelles et Anvers. «Il s’agit globalement de deux villes aux dynamiques similaires, à savoir un déclin du centre au profit des périphéries, résume Gilles Van Hamme. Elles ne s’en sortent pas trop mal pour leurs performances à l’international, tout en étant confrontées aux mêmes problèmes. Il s’agit, par exemple, du chômage des jeunes et des peu qualifiés. Je dirais néanmoins que ces problèmes sont plus accentués à Bruxelles qu’à Anvers. Toutefois, dans les grandes lignes, ce sont deux villes confrontées aux mêmes enjeux que ceux des autres villes du nord de l’Europe.»

Dans les grandes lignes, Anvers et Bruxelles sont confrontées aux mêmes enjeux que ceux des autres villes du nord de l’Europe.

Des tailles différentes

Les deux métropoles se distinguent par leur taille. Bruxelles-Ville comptait 188 737 habitants au 1er janvier 2022, tandis qu’on en dénombrait 1 222 637 dans la Région de Bruxelles-Capitale et ses 19 communes. A Anvers, ville la plus peuplée de Belgique, on recensait 530 630 habitants. L’arrondissement d’Anvers, avec sa trentaine de communes, comptabilise 1 064 277 âmes.

Quant à la densité de population, elle est plus importante en Région bruxelloise, avec 7 511 habitants/km2, sur une superficie de 162 km2. La commune la plus dense de Belgique est d’ailleurs Saint-Josse, avec 23 371 habitants/km2 au 1er janvier 2021, contre 5 649 habitants/km2 pour la ville de Bruxelles. C’est nettement supérieur à Anvers, qui compte 2 591 habitants/km2, contre 1 055/km2 pour l’arrondissement.

De meilleurs revenus à Anvers

En 2019, le revenu moyen net imposable des Belges s’élevait à 19 105 euros, mais 20 501 euros en Flandre, 17 949 euros en Wallonie et 14 973 euros en Région bruxelloises.

Compte tenu de ces spécificités régionales, les revenus nets imposables fournis par Statbel permettent d’observer une différence sensible entre les réalités vécues à Anvers et en Région bruxelloise. Le revenu moyen net était de 13 353 euros dans la ville de Bruxelles. Les trois revenus les plus faibles du pays concernaient des communes de la région bruxelloise: 9 883 euros à Saint-Josse, 10 881 à Molenbeek et 12 019 à Anderlecht.

Le revenu net moyen s’affichait par contre à 16 784 euros dans la ville d’Anvers, 19 616 euros dans son arrondissement et à 20 053 euros dans la province.

Criminalité des chiffres comparables

Les chiffres des saisies de cocaïne dans le port d’Anvers par les douanes permettent de mesurer l’accroissement de la problématique: 4,7 tonnes en 2013, mais 65,5 tonnes en 2020 et 89,5 tonnes en 2021, dans le contexte de l’opération Sky. 35,8 tonnes ont déjà été saisies au cours du premier semestre 2022.

Le 4 août, la police fédérale publiait ses statistiques de la criminalité pour 2021, avec 566 588 faits criminels répertoriés sur l’année. Des chiffres qui doivent être interprétés avec prudence, une augmentation statistique ne traduisant pas nécessairement une augmentation du phénomène à proprement parler, et ces chiffres demeurant globaux.

En Région bruxelloise, 152 131 faits (124,4 pour 1 000 habitants) étaient répertoriés, dont 58 604 (212,5/1 000 habitants) dans la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. Quelque 131 885 faits criminels (123,9/1 000 habitants) étaient comptabilisés dans l’arrondissement d’Anvers et 59 413 (112/1 000 habitants) dans la zone de police – donc la ville – d’Anvers.

Les faits de stupéfiants se chiffraient à 55 520 en Belgique l’an dernier. Il y en a eu 8 873 (7,2/1 000 habitants) dans la région de Bruxelles-Capitale, dont 3 637 (13,2/1 000 habitants) dans la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles. Par contre, 9 746 (9,2/1 000 habitants) dans l’arrondissement d’Anvers et 3 897 (7,3/1 000 hab) dans la ville d’Anvers.

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