Une prévention nutritionnelle adéquate pourrait-elle influencer l’apparition des lésions nerveuses constatées dans la maladie de Parkinson? Des études récentes semblent l’indiquer
Les antioxydants sont-ils capables d’éviter les dommages causés aux neurones du cerveau? Selon certaines recherches, la vitamine E, que l’on trouve dans de nombreux aliments, permettrait de protéger le cerveau contre la maladie de Parkinson.
Une étude américaine menée par l’Ecole de santé publique de l’université Harvard a passé au crible, respectivement pendant quatorze et douze ans, l’apport en vitamines C et E, en caroténoïdes et l’usage de suppléments multivitaminés de plus de 76 000 femmes et de près de 45 000 hommes. Si les auteurs ne relèvent aucun effet suscité par la prise des suppléments, la vitamine E d’origine alimentaire aurait eu, elle, une influence favorable pour empêcher le développement de la maladie. Elle aurait été particulièrement marquée chez les consommateurs de noix, un aliment très riche en vitamine E.
Ces données ne permettent pas d’attribuer exclusivement à la vitamine E la réduction du risque de maladie de Parkinson. Elles ne constituent pas non plus un argument en faveur d’une consommation de noix chez les malades! Elles relancent cependant le débat entre une supplémentation par rapport à une source de vitamine alimentaire.
Une autre voie explorée concerne le café. On ne peut pas encore expliquer pourquoi, mais la caféine pourrait être à l’origine d’une protection contre cette maladie (le décaféiné n’entraîne pas une telle conséquence). Contrairement aux hommes, pour bénéficier de cette protection, les femmes devraient toutefois se contenter de quelques tasses (de 1 à 3) par jour. En cause: leurs oestrogènes. Des données récentes suggèrent en effet qu’une consommation importante de café (plus de 6 tasses par jour) chez des femmes sous traitement hormonal substitutif augmente, elle, le risque de la maladie de Parkinson. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la caféine et les oestrogènes passent par des voies métaboliques similaires.
Enfin, depuis peu, on suspecte également la surconsommation de produits laitiers, qui serait également un facteur prédisposant de la maladie. Certes, l’assiette ne peut, à elle seule, prévenir l’apparition de cette pathologie. Mais le message concernant les bienfaits d’une éventuelle augmentation de notre consommation de végétaux devrait tout de même faire fonctionner nos neurones…
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste