Rage, à l’affiche furieuse, conte une histoire de sexisme ordinaire. © DR

Debout, les femmes

Le Vif

La programmation du festival montois Guerrières est spécifiquement féminine. Un festival de lutte pour l’égalité, la représentativité, contre le «patriarcat masculiniste». Un festival dégenré, qui dérange parfois, posant les questions de diversités. Et pas uniquement pour constater le manque de privilèges quand on est femme dans un monde d’hommes. Mais aussi, comme le souligne Bérengère Deroux, programmatrice, pour «questionner la lutte contre tous les privilèges […], être en alerte. En 2023, la seule présence des corps blancs sur les plateaux n’ est plus envisageable. Ce qui se dégage […], c’est le besoin vital [des autrices] de nous livrer leurs parcours de combattantes, en proximité, simplicité, confiance.»

En ouverture, le projet de Céline Delbecq, autrice des Yeux noirs: l’inauguration d’une stèle pour les victimes de féminicide. Suivra la nouvelle création d’Emilienne Flagothier, Rage, à l’affiche furieuse mais, nous assure-t-elle, à la réalité humoristique: une succession de scènes de la vie quotidienne de couple, une histoire de sexisme ordinaire. On pourra ensuite applaudir Lilith(s), de Lylybeth Merle, sur la transition de genre. Un tour de force de fragilité sensible. Sabine Pakora posera, avec La Freak, les difficultés à être femme, noire et ronde. Consolate, actrice et autrice racisée, adoptée illégalement en Belgique, abordera, dans Un retour, le questionnement de son voyage, cet été, pour rencontrer sa famille biologique. Entre autres propositions. Alors, oui: on peut guerroyer dans le respect, l’humour et la fête. Comme lors de ce festival qui crie avec humeur qu’être une femme est toujours un combat à mener, corps à corps et jour après jour.

Guerrières, au Manège et à la Maison Folie, à Mons, du 9 au 19 mars.

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