Course à l’énergie verte

Plusieurs grandes chaînes de magasins optimalisent le recours à l’énergie verte. Petite visite au rayon  » environnement  » des groupes de distribution.

La société Delhaize a reçu le Business Energy Award2009 parce qu’elle est la plus importante utilisatrice d’énergie verte en Belgique. Pas peu fier, Mark Verleye, directeur des ventes du groupe, retient que celui-ci a été  » le premier en Belgique à se soucier de durabilité, d’écologie et de shopping respectueux de l’environnement « . Toute l’électricité utilisée par Delhaize Belgique provient d’AlpEnergie , qui regroupe une vingtaine de centrales hydrauliques situées dans les Alpes françaises. Et la consommation énergétique va encore devoir baisser, étaie Philippe-Henri Heymans, architecte et directeur technique :  » Notre objectif, à l’horizon 2020, est de faire baisser la consommation énergétique de tous nos magasins et dépôts de 35 % par rapport aux chiffres de 2005.  » Une partie de l’ambitieux chemin a déjà été parcouru : la rénovation de l’éclairage (économie de 50 % depuis 2000), le recyclage de la chaleur produite pour chauffer les magasins et l’installation de chaudières à condensation ont déjà permis d’atteindre une réduction de 9 %. Le programme People Products Planet a donné lieu à des investissements de plus de 32 millions d’euros.

Avec sa  » Green Line « , Colruyt s’est également fixé de grands objectifs. L’énergie consommée dans ses magasins est déjà exclusivement neutre en CO2. Et en 2011, il n’y aura même plus de fournisseurs externes. La production propre, dans les deux sens du terme, sera suffisante grâce aux éoliennes et aux panneaux solaires, entre autres.  » Récemment, déclare le directeur général Luc Rogge, nous avons racheté la société Fraxicor, qui transforme les matières grasses provenant des déchets animaux en énergie verte. Et finalement, d’ici à 2011, nous voulons construire notre propre installation de méthanisation (en 2007, les déchets organiques du seul groupe Colruyt ont permis de produire 3,1 millions de kWh, soit la consommation annuelle d’environ 1 000 ménages) à proximité de nos centres de distribution où nous pourrons traiter nos déchets organiques et les transformer en énergie. « 

Chez Carrefour, on est moins volubile sur la course à l’énergie verte et la chasse aux déperditions. Toute information ne se trouvant pas déjà sur le site institutionnel de l’entreprise est en effet déclarée confidentielle. Pas de signe d’énergie verte, mais une grande réalisation logistique. Carrefour Belgium a, en effet, développé une ligne fluviale Anvers-Bruxelles de 40 kilomètres, qui fait transiter 3 000 conteneurs de produits non alimentaires chaque année. Cette initiative permet d’économiser 1 500 camions et 10 000 litres de gazole (soit 27 tonnes de CO2) par an.

Cora, de son coté, ne dispose pas non plus de projet concret en termes d’énergie verte, comme nous l’explique Freddy Renard, manager Technique et Sécurité.  » Cora investit plutôt dans les économies d’énergie. Si un projet d’expansion devait voir le jour, Cora analyserait les possibilités d’y intégrer la production d’énergie verte. « 

Enfin, tout comme Carrefour et Cora, Lidl n’est pas encore un modèle en matière d’utilisation d’énergie renouvelable. Notons cependant le recours aux panneaux solaires photovoltaïques, depuis 2007 dans sa filiale de Roulers et, bientôt, au centre de distribution de Wevelgem (plus de 2 000 panneaux seront alors en activité pour une puissance totale de près de 1 000 kWh). Sans oublier les mesures mises en place par le groupe pour réduire sa consommation énergétique globale (nouvelles remorques pour transport frigorifique, utilisation de pompes à chaleur à gaz, etc.).

Le rayon green reste bon pour quelques surprises.

THIBAUT FONTENOY

le rayon « green » reste bon pour quelques surprises

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