L’ expo donne à voir un aperçu global de la pratique de l’artiste. © Photo: Pieter Simons

Cosmopolitan Renaissance

Le Vif

Pour beaucoup, l’œuvre de Koen Vanmechelen (1965) reste encore hors de portée. Pis, elle effraie. Pourtant, si l’on y regarde de près, elle s’inscrit dans la tradition en puisant sa substantifique moelle du côté de l’uomo universale de la Renaissance, figure qui associait la connaissance à l’imagination. On ne peut que regretter cette mécompréhension à l’égard d’un travail ayant à cœur de faire circuler le vivant.

On connaît les travaux de l’intéressé à partir de 18 races de poules croisées – certains l’ont d’ailleurs malicieusement surnommé «KoeKoen de Malines» – dont la finalité est de réintroduire de la diversité dans un monde uniforme. A ce titre, il est captivant de constater que les volatiles nés de mélanges affichent un taux de fertilité trois fois plus important que les individus en provenance d’élevages classiques. Cette vigueur est plus que jamais nécessaire à une époque unidimensionnelle où l’Anthropocène semble tout compromettre. A Knokke-Heist, le centre culturel Scharpoord a la bonne idée de donner un aperçu global de cette pratique en dévoilant toutes les dimensions du travail de Vanmechelen. Cosmopolitan Renaissance se présente à la manière d’une expérience totale. En plus des dessins, tableaux, sculptures, installations et vidéos rassemblés dans les halls inférieur et supérieur du centre culturel, l’exposition convoque des performances, des installations extérieures (ainsi de The Walking Egg, une sculpture en marbre représentant un œuf sur pattes qui incarne la quête incessante de Vanmechelen) et conférences, ainsi que des collaborations avec MAAK-Open huis voor kunsten et le parc naturel du Zwin.

Au centre culturel Scharpoord, à Knokke-Heist, jusqu’au 15 janvier 2023.

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