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Confrontation avec le passé

Le Vif

Voilà 75 ans que l’establishment en Flandre lambine avec la manière correcte de qualifier les figures de proue du nationalisme flamand pour ce qu’ils furent aussi: des nazis. Lorsque la tombe d’August Borms (dirigeant de la collaboration flamande fusillé à la Libération, enterré à Merksem) a été vandalisée en juin dernier, le bourgmestre de district, Luc Bungeneers (N-VA), n’a pu aller plus loin que la platitude qui veut qu’il n’ait jamais connu Borms. «Je n’étais pas encore né, comment pourrais-je le juger?»

Point de vue particulièrement boiteux qui nie l’important travail historique consacré à Borms. Les vraies raisons de sa réponse, et il l’a dit ouvertement, tiennent au fait qu’il pense que certains de ses électeurs n’apprécieraient pas qu’il engage une «confrontation». «Nombre de Vlaams Belangers ont voté pour moi.» Son attitude aurait suscité un certain mécontentement au sein de la N-VA anversoise. Entre-temps, la tombe est restaurée, quoi de plus logique, la profanation est sans doute la plus basse forme de vandalisme.

Curieux pourtant que le pouvoir communal anversois ne puisse justifier une restauration aussi rapide de cette tombe alors que des dizaines d’autres sépultures sont aussi en mauvais état. Que celles-ci soient victimes de l’affaissement du sol ou de la météo et non du vandalisme est une explication un peu courte. […] Ainsi les admirateurs de Borms auront-ils pu dignement commémorer leur «saint incarcéré» à l’occasion de la Toussaint. L’espace accordé pour leur culte reste en Flandre plus large que chez nos voisins.

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