Charleroi :  » Les Spirous vont rebondir « 

Alexandre Charlier
Alexandre Charlier Journaliste sportif

Le Pays noir se retrouve dans le bas du panier sportif. Un lien avec les  » affaires  » en politique ?

Charleroi n’a pas bonne presse ces derniers temps. Et le sport, vitrine de la ville, n’est plus capable de masquer les dérives et étourderies de quelques potentats locaux. Certes, les volleyeuses des Dauphines ont été sacrées championnes de Belgique. Bien sûr, les footballeurs en salle d’Action 21 sont en passe de se succéder à eux-mêmes, en tête du classement de D 1, mais ces disciplines sont moins médiatiques que le foot, le basket, voire le tennis de table.

Le Sporting reste en effet sur une saison footballistique sans relief : décevante 11e place finale et belle moisson d’inimitiés récoltées un peu partout au royaume du foot belge par son manager Moggi Bayat. Les pongistes de la Villette, eux, toujours emmenés par le vétéran Jean-Michel Saive, se sont fracassés la raquette, le week-end dernier, en finale de la Coupe des champions face aux Allemands de Gönnern. Mais la plus grosse désillusion sportive dans le Pays noir vient des Spirous Charleroi. Six fois champion au cours des dix dernières années, le club phare n’a pas été autorisé à accéder aux play-offs, cette mini-compétition d’après-championnat qui sacre le champion.

 » Cela fait tout drôle, à cette époque de l’année, de se dire que la saison est d’ores et déjà finie « , soupire Eric Somme, le président et véritable moteur du formidable développement des Spirous. Né en 1992 sous l’appellation Spirou Monceau, le club carolo s’est irrésistiblement imposé comme une valeur sûre du basket belge. Grâce à l’enthousiasme du trio formé par le regretté Etienne Bertrand, Giovanni Bozzi et Eric Somme, les Spirous ont carrément tiré le basket tricolore dans son ensemble vers le haut. Et redonné des couleurs à une ville, une région, un peuple… En 2003, la modernisation du Spiroudome, enceinte multifonctionnelle d’une capacité de 6 000 places (désormais modulables pour des événements à 2 400 places), a permis au club d’exploiter un maximum le concept du sport-business. La Ville et la Région ont dépensé quelque 12,5 millions d’euros pour construire ce véritable joyau qui fait courir des émissaires de clubs de l’Europe tout entière. L’homme d’affaires Eric Somme, lui, avait allongé 3 millions d’euros environ et veille à l’exploitation de la S.A. Spiroudome.

Vivre l’expérience Spirou à la Garennne, c’est la garantie d’en recevoir pour son argent et c’est la crainte pour les centaines de cols-cravates qui étouffent dans les espaces VIP de ne pas savoir à quelle heure regagner leurs pénates ! La non-participation des Spirous aux play-offs implique une prochaine saison blanche en compétition européenne (Uleb Cup) et un gros manque à gagner financier.  » Il y aura lieu de procéder à certaines économies, de revoir certaines dépenses, concède Somme. C’est vrai, on a parfois exagéré au Spiroudome en prenant certaines mauvaises habitudes. Un coup dur peut parfois être salutaire même si l’on ne peut se permettre deux saisons semblables à celle que nous venons de connaître. Charleroi va rebondir !  »

Le budget consacré au staff technique et aux 12 joueurs devrait toujours tourner autour de 3 millions d’euros. David Desy ne sera plus coach mais occupera un rôle de manager, un poste qui manquait assurément. Car, pour Eric Somme, les déboires de son club sont exclusivement sportifs et non la conséquence de vilaines affaires publiques qui ont chatouillé, ces derniers mois, la queue du Marsupilami…

 » Spirou Charleroi a avant tout été victime cette année de la malchance. On a très mal débuté et la sauce n’a pas pris. Des erreurs dans le recrutement ? Sans doute. Il faut pouvoir le reconnaître. Résultat : nous avons échoué à la 5e place finale, notre vraie place, car les 4 équipes au-dessus de nous étaient meilleures. Je mentirais en disant que les soucis rencontrés par des élus carolos n’ont pas eu d’impact sur notre club même si l’on a parfois exagéré. On cherche Charleroi. Croyez-moi : on ne vous fait pas de cadeau quand vous êtes en difficulté… Disons que les Spirous ont failli l’année où il ne fallait vraiment pas !  »

Alexandre Charlier

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