Glow, une déclaration d'amour joyeusement décomplexée à la culture bis et aux outsiders déclinée au féminin pluriel. © sdp

Ça balance…

Sexualités, désir, dominations, violences envers les femmes et libérations ont été visités en profondeur par une poignée de séries déterminantes, au regard féminin acéré et assumé.

Point culminant d’un mouvement dénonciateur, l’adaptation de La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale) de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss (Mad Men), nous a projetés dans une dystopie où les femmes sont réduites au rang d’esclaves sexuelles et de sous-prolétariat. Cette extrapolation dérangeante de la domination patriarcale dans nos démocraties a été saluée par huit récompenses lors de la cérémonie des Emmy Awards. Dans le même temps, la chronique new- yorkaise Girls tirait sa révérence dans une sixième et ultime saison. La jeune auteure et actrice Lena Dunham aura marqué le public en imposant un regard féminin sur le monde et le sexe. Autre temps mais certainement pas autres moeurs : Glow, de Jenji Kohan (Orange Is the New Black). Cette histoire de combats de catch féminin télévisés dans les années 1980, attaque en règle du reaganisme et du sexisme ventripotent, fut un coup de poing dans le foie de l’Amérique de Trump. Les mères célibattantes ne sont pas en reste. Aux côtés de Smilf de Frankie Shaw, bientôt disponible chez nous, Better Things a révélé à travers Pamela Adlon (Californication) le personnage de Sam Fox, actrice élevant seule ses trois filles et qui décide de ne plus mâcher ses mots : mauvais amants, machos, copines, enfants… Tout le monde passe à la moulinette dans cette série énergique qui règle les crises d’identité multiples de nos contemporain(e)s. Créée avec l’aide de Louis C.K., Better Things est arrivée juste avant que ce dernier ne se retrouve – cruelle ironie – au centre d’une réplique sismique de l’affaire Weinstein. Quelques mois avant celle-ci, Big Little Lies a été auréolée de huit Emmy Awards, dont celui de meilleure actrice pour Nicole Kidman et de meilleur second rôle féminin pour Laura Dern. Anticipant les #BalanceTonPorc et #MeToo, cette minisérie réalisée par Jean-Marc Vallée a démonté avec minutie les mécanismes de la violence masculine envers les femmes, le viol conjugal, la domination patriarcale, le silence assourdissant qui les entoure et ses conséquences sur les normes sociales. Un miroir tendu par un casting flamboyant, incarnation de la sororité et de l’importance de mettre des mots sur nos maux.

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