BHV, la pièce ultime

Dans tout le débat sur BHV on néglige un partenaire important : la communauté des Bruxellois flamands. Pourtant, cette population est aussi très étroitement liée au dossier. Et cela ouvre des perspectives.

Il est vrai que les négociations portant sur le contenu de la solution à apporter au dossier BHV doivent encore commencer. Durant de nombreuses années, la presse écrite et les débats à la télévision n’ont cessé de nous décrire tous les scénarios possibles en réfléchissant d’abord sur ce qui adviendrait du pays si BHV n’était pas scindé. En revanche, j’ai reçu peu d’échos sur le contenu même d’un éventuel compromis. On compte beaucoup sur le doigté du  » plombier  » de Vilvorde, mais Jean-Luc Dehaene sait se taire. A l’instar d’Herman Van Rompuy, Yves Leterme a appris entre-temps à faire de même. Les médias ne se sont pas encore adaptés à cette nouvelle situation et abandonnent à contrec£ur un journalisme riche en affrontements, où la fin de la Belgique n’est jamais loin.

Or la Belgique est toujours debout. Et une solution au problème de BHV devrait être possible, certainement à un moment où les francophones ont compris que l’extension de Bruxelles est exclue et qu’à la frontière linguistique – l’alpha et l’oméga des réformes de l’Etat successives – il vaut mieux ne pas toucher.

La (re)valorisation des facilités électorales pourrait marquer une percée. Quelques sièges au Parlement fédéral et, pourquoi pas ? au parlement flamand pourraient être réservés aux francophones de Hal-Vilvorde. Le parlement flamand compte déjà 1 francophone sur 75 députés. Personne ne devrait s’offusquer de pareille représentation du peuple. Le procédé n’est d’ailleurs pas nouveau. On y a déjà recouru pour les Flamands au parlement bruxellois et pour la Communauté germanophone au Parlement européen. La parité au niveau des gouvernements fédéral et bruxellois participe de la même idée. Et la boucle serait bouclée si les Flamands bruxellois bénéficiaient d’une représentation minimum dans le futur arrondissement électoral B, scindé de HV. Les minorités méritent d’être protégées partout, tant dans HV qu’à B. Et les francophones autant que les néerlandophones et les germanophones doivent pouvoir y prétendre. Nous les Belges avons acquis une grande expertise dans ce domaine. Elle nous sera d’une grande utilité pour trouver une solution à BHV, pièce ultime du compromis belge.

Guido Fonteyn – Ancien journaliste au Standaard

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GUIDO FONTEYN

La frontière linguistique est l’alpha et l’oméga des réformes de l’Etat

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