Belle stabilité en Wallonie picarde

Calme plat dans le Tournaisis. Tout au plus une augmentation des ventes de maisons et la perspective d’une baisse du prix des terrains pour remuer le marché.

Aux antipodes de l’agitation retrouvée des notaires montois et carolorégiens, ceux du Tournaisis ont rendu compte, en 2015, d’un marché immobilier brillant par sa stabilité.  » Il n’y a pas de changement notable par rapport à l’année 2014 « , indique Yves Van Roy, notaire à Pecq. A l’exception, tout de même, d’une hausse de 4,3 % du nombre de transactions pour les maisons jointives. Côté prix, en revanche, pas de surprise : en moyenne, leur valeur s’équilibre à 161 669 euros (+ 0,9 %). Un maintien que Me Van Roy attribue aux marchés  » soutenus  » de Tournai et Mouscron, qui signent à elles deux près de la moitié des ventes.

Les villas voient leurs valeurs s’étioler pour la troisième année consécutive, perdant 3,85 %. Reste qu’il faut débourser en moyenne la coquette somme de… 249 529 euros pour s’offrir pareil bien en Wallonie picarde.  » Cependant, dans toutes les communes, y compris Mouscron et Ath, on recense moins de 10 ventes par an ces dernières années « , met en garde le notaire pecquois, ajoutant que ce faible échantillon ne permet pas d’obtenir des statistiques fiables.  » A Tournai, il s’est vendu 10 villas en 2015, alors qu’en 2014, on dénombrait 23 ventes « , insiste-t-il. L’analyse des notaires du Tournaisis ne s’aventure de facto pas plus loin, ne fournissant aucune donnée chiffrée à l’échelle communale.

Le neuf éclipse l’ancien

Les appartements sont eux aussi dans le rouge : leur prix moyen glisse de 3 % pour se rattraper à 165 509 euros – soit un montant statistiquement plus important que celui d’une maison…  » Cette baisse provient principalement du prix des biens 1 et 3-chambres, qui connaissent une forte diminution, de respectivement – 22,9 % et – 10,1 % « , précise Yves Van Roy. A l’inverse, les 2-chambres, qui constituent plus de la moitié des ventes, performent : + 5,1 %. Par ailleurs, et comme à Mons et Charleroi, le neuf et l’ancien ne connaissent pas le même sort.  » Plusieurs immeubles à appartements multiples et autres nouveaux quartiers ont été construits ces dernières années, drainant une partie de la clientèle et la détournant du marché des appartements dits « d’occasion », lequel en a subi le contrecoup « , assure Me Van Roy. C’est notamment très clair à Mouscron, où il est question de  » suroffre  » du neuf,  » certains projets restant en stand-by lors de la promotion de vente « , déplore Philippe Dumon, notaire à Mouscron. Même topo à Tournai, où le marché est  » inondé  » d’appartements neufs avec, pour conséquence, un  » désintérêt  » pour leurs aînés, dont le prix  » diminue parfois de manière très significative « , renchérit le notaire tournaisien Gaëtan Quenon.

Quid des terrains ? En compulsant les maigres ventes les concernant (moins de 5 par commune et par an à l’exception de Frasnes-lez-Anvaing et Tournai, qui en comptent 10 à 15), les notaires observent une légère progression de leurs tarifs, à 81,32 euros/m² (+ 0,3 %). A noter que c’est le seul bien en Wallonie picarde dont la valeur moyenne est plus basse que celle de son équivalent montois et carolorégien. La raison ? La superficie des lots, supérieure dans la région de Tournai. Se laissant aller à quelques considérations sur 2016, Yves Van Roy conclut en prédisant des mises en vente massives à la suite d’une forte taxation grevant les terrains non bâtis et libres d’occupation, fraîchement décidée par certaines communes dont celle de Bernissart. Avec les retombées que l’on sait en termes de prix…

Frédérique Masquelier

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