
Barbara Cuglietta
En compagnie de Stephanie Manasseh, et avec le soutien de l’Estate of Sol LeWitt, Barbara Cuglietta est la cheville ouvrière de l’épatante exposition Sol LeWitt. Wall drawings, works on paper, structures (1968 – 2002) qui souligne la contribution exceptionnelle de cet artiste américain à l’histoire de l’art du XXe siècle. Au menu, une sélection unique de dessins muraux, réalisés par des écoles d’art belges, mais également des oeuvres sur papier, des structures tridimensionnelles et des archives.
Comment une exposition de ce type se met-elle sur pied?
Lorsqu’on choisit d’exposer des dessins muraux, on est confronté à 1 250 protocoles, de 1960 aux années 2000, avec différentes techniques, de l’acrylique à l’encre. Il faut effectuer un choix curatorial. Une fois ce choix opéré, des techniciens qui ont travaillé au côté de Sol LeWitt de son vivant supervisent la réalisation de l’oeuvre, les murs sont préparés de façon très précise, rien n’est laissé au hasard, jusqu’à la granulométrie qui est mesurée. Les techniciens vous disent très précisément le temps que cela prendra et le nombre d’étudiants en art que nécessite le projet. LeWitt avait à coeur la transmission aux jeunes générations.
Quelle facette de LeWitt souhaitiez-vous révéler?
Nous avons eu envie d’aborder la question de sa judaïté discrète – il a été laïque pendant toute sa vie, peu de gens savent que son vrai prénom est Solomon – à travers un projet méconnu de synagogue qu’il a conçu sur le tard. Cette aventure a l’avantage de révéler à la fois une interrogation personnelle quant à ses racines et combien ce talent penchait davantage du côté de l’architecture que des arts plastiques.
L’idée est de pointer les aspects méconnus…
Absolument, en mettant en évidence des traits de sa personnalité, l’être humain qu’il fut. Il y a également de nombreuses convergences vers la Belgique, notamment à travers sa collaboration avec l’architecte liégeois Charles Vandenhove au CHU de Liège, où il réalisa des figures géométriques sur les lambris de protection des couloirs. Ensemble, pendant vingt années d’amitié, ils réaliseront également le sol en marbre de La Monnaie, un théâtre à La Haye et un orphelinat à Ans.
Au Musée juif de Belgique, à Bruxelles, jusqu’au 1er mai.
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