Principe Le droit d’asile est un droit fondamental. Les autorités du pays ont l’obligation de pourvoir à la subsistance du demandeur jusqu’à ce qu’il ait été statué sur son sort.

Problème 80 % des demandes d’asile sont rejetées parce qu’elles sont injustifiées ou frauduleuses. Mais l’examen de ces dossiers par les autorités compétentes prend du temps. Et on ne peut pas laisser les gens à la rue. Actuellement, 7 000 personnes n’ont pas d’hébergement. Certaines doivent dormir à l’hôtel. Dix à vingt demandeurs d’asile se présentent chaque jour devant la justice bruxelloise pour exiger leurs droits. Ceux qui obtiennent gain de cause deviennent prioritaires pour obtenir une place auprès de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. A défaut, Fedasil, ou les CPAS, doivent s’acquitter d’une astreinte comprise entre 250 et 500 euros par jour et par demandeur.

Chiffre 17 000 demandeurs se sont présentés en Belgique en 2009, selon le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA). D’après Eurostat, ils étaient 21 645 (35 % de plus qu’en 2008), ce qui fait de notre pays, malgré sa petite taille, le cinquième pays de l’Union européenne le plus sollicité. Le CGRA s’attend à un total de plus de 20 000 demandes pour l’ensemble de l’année 2010. Du 2 novembre au 31 décembre 2009, Fedasil, déjà en panne de moyens, a dû verser 163 250 euros d’astreintes à 34 requérants. Logiquement, le budget de l’accueil a explosé en 2010 : 347 millions d’euros contre 243 millions en 2008.

Remède Deux mille nouvelles places d’accueil doivent être créées en urgence, a annoncé le Premier ministre Yves Leterme (CD&V). Bastogne, entre autres sites, accueillera 550 demandeurs d’asile dans ses casernes, jusqu’en novembre 2011. Par deux fois cette année, le secrétaire d’Etat à la Politique de l’asile et de la migration, Melchior Wathelet (CDH), s’est rendu dans les Balkans pour tenter de dissuader les populations locales de demander l’asile en Belgique. Il a également rédigé un texte qui, inséré dans une loi fourre-tout d’ici à la fin de l’année, accélérera l’examen des demandes d’asile, en rendant plus difficile ou onéreux l’exercice du droit de recours devant le Conseil du contentieux. Mais, d’après plusieurs observateurs, cela n’empêchera pas, cet hiver, une crise aiguë de l’accueil. Enfin, le Premier ministre Yves Leterme souhaite renforcer la politique d’éloignement, volontaire ou non, des demandeurs déboutés du droit d’asile.

MARIE-CÉCILE ROYEN

AUGMENTATION DE 35 % DU NOMBRE DE DEMANDEURS D’ASILE ENTRE 2008 ET 2009

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