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A qui la faute?

Le Vif

Les boîtes à tartines vides se multiplient, s’alarment pour la énième fois les associations de lutte contre la pauvreté en ce début de «Semaine de lutte contre la pauvreté infantile». Nous savons pourtant parfaitement comment l’aborder. En tête de la liste de tout expert en la matière figure un meilleur régime d’allocations familiales. Tout enfant reçoit aujourd’hui un montant de base conséquent, y compris les enfants de parents qui n’en ont strictement que faire, ce qui ne laisse que trop peu de supplément pour les enfants dans la pauvreté. Il en va aussi des repas scolaires gratuits, qui offrent à ces enfants un repas sans être ciblés. […]

Des boîtes à tartines vides n’auraient donc pas lieu d’être si les politiques le voulaient. Mais une discussion sur Twitter vient de crûment révéler ceux qui ne le veulent pas. Selon le psycho- logue Wouter Duyck mais aussi le ministre de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA), remplir les petits estomacs relève de la responsabilité des parents et non de la collectivité. Cette «culpabilisation» est une des raisons majeures d’une large inaction dans la lutte contre la pauvreté et l’approvisionnement des boîtes à tartines vides. Tant que cet état d’esprit subsistera, il ne faut attendre aucune mesure structurelle en la matière de la part du politique. Tout est affaire de choix politique. Pouvons-nous au moins demander à mesdames et messieurs les ministres de s’abstenir cette semaine de déclarations ronflantes quant à la manière dont ils veulent appréhender la pauvreté? Jamais elles ne pourront être crédibles.

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