À BRUXELLES, LA VENTE PUBLIQUE EST UNE ALTERNATIVE LUCRATIVE

Outre la vente de gré à gré, un propriétaire-vendeur peut faire le choix de la vente publique. Longtemps, celle-ci a été le propre des ventes forcées.  » Mais aujourd’hui, 80 % d’entre elles sont volontaires, explique Gaétan Bleeckx, notaire à Saint-Gilles et président des Ventes notariales (NVN). Dans les 20 % qui restent, 3 % sont le fait de saisies et 17 % de ventes judiciaires volontaires.  » Si l’image de la vente publique a changé, c’est aussi parce que des campagnes d’information ont été menées en sa faveur, à Bruxelles notamment.  » Dès que l’on quitte la capitale, le succès est moindre, reconnaît-il. Toutefois, dans le Hainaut, les notaires organisent des formes de semi-enchères en jouant sur les offres.  »

Selon Me Bleeckx, la vente publique peut être une alternative… lucrative à la vente de gré à gré.  » Si le bien à céder est une maison unifamiliale avec jardin située dans une bonne commune, un immeuble de rapport non grevé d’une ou plusieurs infractions urbanistiques, voire un garage, alors, à Bruxelles, la vente publique permet d’obtenir parfois 50 000 à 100 000 euros de plus que l’estimation du géomètre-expert, voire le double ! » Comment expliquer de tels résultats ? C’est, d’après le notaire, parce que la philosophie de vente est différente. Dans une vente traditionnelle, c’est le vendeur qui fixe le prix, que les candidats-acquéreurs tenteront ensuite de discuter… à la baisse. La vente publique, elle, renverse la situation.  » De prime abord, elle rassemble, lors de la séance, uniquement des acheteurs qui sont foncièrement décidés à acquérir le bien, avertit Gaétan Bleeckx. Ensuite, ceux-ci sont amenés à lutter entre eux pour s’en assurer la propriété… en faisant grimper les enchères.  » D’autant plus qu’il règne dans la salle des ventes une forme d’émulation, d’entrain collectif.  » C’est grisant, cela vous emporte et… vous amène à monter, jusqu’à mordre sur le plafond que vous vous étiez fixé…  »

Outre la question du prix, la vente publique permet d’assurer quatre aspects d’une transaction : le délai (à partir du moment où le vendeur décide de la mise en vente, il faut six semaines pour tenir séance, puis l’acheteur a six semaines pour payer), la transparence (en cas de vente pour litige, c’est un moyen d’assurer à toutes les parties qu’aucun pot-de-vin ne pèsera sur les négociations), l’égalité (tous les acquéreurs sont présents au moment décisif, ce n’est pas l’ordre des visites qui décide… et pénalise) et la sécurité juridique (la vente est organisée du début à la fin par le notaire, qui a auparavant fait ses recherches et clarifié la situation du bien auprès de la gestion des sols, de l’urbanisme, de la copropriété…).

F. Ma.

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